La Biennale de Busan pour cette édition 2022 accueille une variété d’artistes coréens et étrangers pour présenter leurs perspectives sur des thématiques centrées autour des évolutions apportées par l’époque moderne et son impact sur l’environnement et les populations, avec Busan comme point de départ pour ces réflexions.
La volonté de replacer Busan et son histoire au cœur des considérations artistiques a, cette année, été exprimée par les organisateurs de la biennale. Le rôle de Busan dans la sphère artistique contemporaine n’est plus à démontrer et la ville se voit occuper une place de plus en plus incontournable, c’est pourquoi elle a été mise en avant pour cette édition 2022.
Édition 2022 de la Biennale de Busan
« We, On The Rising Wave »
Cette année, les œuvres sont réparties sur 4 sites : le Museum of Contemporary Art Busan (MOCA), le Pier 1 du port de Busan, Yeongdo et Choryang ; et ont pour fil conducteur le slogan « We, On The Rising Wave » (« Nous, vague montante »). La commissaire d’exposition Haeju Kim, originaire de Busan, souhaitait apporter une nouvelle perspective pour approcher l’histoire moderne, et l’identité de la ville. La métaphore de la vague permet ainsi de couvrir différentes thématiques centrées sur les connexions établies à partir et au sein de Busan. Elle résonnera avec l’aspect portuaire notamment, intrinsèque à l’identité de la ville, et s’accordera également avec les notions de flux migratoires, qui ont découlé de ce rôle, ou encore à la topographie de la ville, un paysage entre mer et montagne. Pour explorer toutes ces facettes, les lieux d’exposition ont ainsi été sélectionnés tout d’abord pour leur rôle au sein de la ville (par exemple la Jetée 1 du port de Busan qui fut une plaque tournante pour le transport durant plusieurs conflits modernes) et ensuite pour accueillir les 4 thématiques autour desquelles se compose la Biennale, sans pour autant être déconnectées les unes des autres : « Migration », « Women and Women Laborers » (« Femmes et femmes au travail »), « Ecosystem of the City » (« Écosystème de la ville ») et « Technological Change and Locality » (« Évolution technologique et localité »).




Un spectre international pour évoquer Busan
Les artistes et collectifs artistiques, présents pour cette biennale, sont au nombre de 64 et représentent 26 pays différents. Une volonté de symboliser Busan comme un point référent pour orienter les démarches artistiques se ressent dans le choix de faire appel à des artistes dont une partie se trouve basée à l’étranger. La variété des médias utilisés permettra à chacun de saisir différentes perspectives proposées par ces artistes.
L’île Yeongdo accueille ainsi la structure de métal de l’artiste sud-coréenne Mire Lee (basée à Amsterdam), « Landscape with Many Holes: Skins of Yeongdong Sea » (2022), au sein d’une ancienne usine abandonnée. Il s’agissait ici de faire écho au passé industriel (lié notamment à la construction navale) du lieu pour un dialogue entre environnement et identité.
Le musée d’art contemporain présente, quant à lui, des œuvres allant de la vidéo à la peinture, en passant par des installations uniques, dont la perspective de réflexion se tourne sur les problématiques liées à l’impact de l’ère moderne, au travers de ses événements et ses mutations, sur l’environnement et sur les populations. L’artiste danoise Pia Rönicke avec son œuvre « In Future Horizon », utilise ainsi la métaphore végétale pour évoquer un passé de conflits militaires. Et l’artiste coréenne et néerlandaise Sara Sejin Chang rappelle le rôle de Busan dans les années 1970-1980, devenu alors port de départ et de trafic d’enfants coréens à adopter, dans son installation vidéo « Four Months, Four Million Light Years » (2020).
Le travail de plusieurs artistes français est également présenté au cours de cette biennale : comme celui de Laure Prouvost, par exemple, avec son œuvre vidéo « Four For See Beauty », qui nous invite à replonger aux origines de l’être humain, au travers d’une expérience multi-sensorielle. En parallèle d’une vidéo reprenant le processus de fécondation, le visiteur est plongé dans un espace recréant la température du ventre d’une mère enceinte et composé d’une végétation provenant de l’île de Jeju. C’est un réel parcours centré sur l’origine, l’identité et la relation à l’eau et l’environnement qui est proposé ici.


« Four Months, Four Million Light Years »
Avec cette édition 2022, il s’agit donc d’interroger sur l’identité, la culture moderne de Busan au travers d’un spectre thématique varié (travail des femmes, flux migratoires, environnement…), pour mettre en perspective les problématiques d’interconnexion, et de territorialité.
Busan Biennale 2022
« We, On the Rising Wave »
Du 03 septembre au 06 novembre 2022
Sources : Busan Biennale | Artnet | Biennial Foundation | The Korea Herald | Ambassade de France en Corée | Stir World | Ocula
Sources images : Busan Biennale | Ocula
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