Chers Owlers, je vous souhaite la bienvenue dans cette série découverte des animaux de Corée. Avant toute chose, il est important de prendre en compte que les animaux n’ont que très peu de notions de diplomatie, ils ne tiennent donc pas compte des frontières Nord/Sud. C’est pourquoi, à moins que cela ne soit explicitement précisé, nous considérons que les espèces citées peuvent être présentes tant en Corée du Nord qu’en Corée du Sud. Et c’est sans hésitation que nous débutons notre aventure avec les oiseaux !
Pour les passionnés d’ornithologie, la péninsule coréenne semble être un vrai paradis ! En effet, rien qu’en Corée du Sud, on ne dénombre pas moins de 522 espèces d’oiseaux présentes, dont 300 rien que dans la DMZ. La Corée accueille de nombreuses espèces d’oiseaux venant initialement de Chine, de Russie et du Japon. La diversité des habitats possibles pour ces oiseaux multiplie leur présence ! Voyons ensemble les spécimens emblématiques et/ou endémiques de la Corée.
La pie coréenne
En Corée, la pie jouit d’une bien meilleure image que chez nous. Oubliez l’oiseau voleur et vénal, au pays du Matin Calme, la pie caractérise la force et est signe de bonne fortune, de prospérité et de développement. Elle prête même son nom à un vêtement traditionnel appelé le kkachi durumagi (까치두루마기, littéralement « pardessus de pie »), gilet coloré que portent en général les enfants lors du nouvel an (Seollal).
On la retrouve également dans de nombreuses légendes et contes ! On raconte aux jeunes enfants qui viennent de perdre une dent, qu’ils doivent la lancer sur le toit en chantant. La pie entendra alors la chanson et lui ramènera une nouvelle dent. Vous pouvez également retrouver ici le conte « La pie avec la bonne approche ».
Comparé à notre pie européenne, la pie coréenne est légèrement plus trapue, avec une queue plus petite mais des ailes plus grandes. Elles font sensiblement la même taille et sont de même coloris. Elle peut se trouver un peu partout et facilement à travers tout le pays, il faudra simplement ouvrir l’œil !
La grue à cou blanc et la grue du Japon
La grue à cou blanc et la grue du Japon font partie d’une grande famille d’oiseaux, vous l’aurez deviné, celle des… échassiers (si vous aviez dit grue, vous avez raison aussi !). Ces oiseaux font partie des plus grands spécimens répertoriés car ils peuvent atteindre les 1m58. La grue du Japon bat également des records de longévité, pouvant vivre jusqu’à 86 ans. Dans la culture coréenne, la grue symbolise pureté, paix et longévité. L’oiseau est également présent dans de nombreux mythes et légendes asiatiques.
La particularité de ces oiseaux est qu’ils vivent dans des milieux humides. En Corée, nous pouvons les trouver dans les marais herbeux, aux abords des vallées fluviales ou autour des prairies humides. Géographiquement parlant, on peut retrouver ces grues autour de la DMZ, dans la rivière d’Imjin en automne. La grue du Japon est cependant une espèce très rare et en voie d’extinction. À noter que les grues sont une espèce d’oiseaux migratoires, qui voyagent entre la Corée et le Japon.
Le canard mandarin
Le canard mandarin mâle est reconnaissable par son look plutôt original, son plumage très coloré ne passe pas inaperçu ! Celui-ci est davantage coloré lors des périodes d’accouplement. La femelle, elle, dispose d’une robe plus discrète, à l’instar du Colvert présent dans notre campagne. Ces canards, bien que rares sur le sol coréen, sont surtout présents autour des rivières aux abords des montagnes. Quelques couples ont été recensés notamment dans les régions des montagnes de Gumisan et Tohamsan.
Les canards mandarins ne sont pas essentiellement présents en Corée mais tiennent une place particulière dans la culture coréenne. Le canard mandarin est connu pour sa fidélité : une fois accouplés ces oiseaux restent ensemble tout au long de leur vie et, en cas de décès, le canard restant sera en deuil. Ces canards représentent la fidélité, la paix et la fertilité. Il est d’ailleurs coutume que l’on offre aux jeunes mariés une paire de canards mandarins sculptés (원앙세트).
Le pic de Tristram
Le pic de Tristram est un oiseau de la famille des… pics ! Oui oui, semblable aux pics verts présents en Europe. Comme son cousin européen, le pic de Tristram se plaît dans les zones boisées, mais également dans les villes. Il loge bien volontiers dans les arbres morts, pouvant s’abriter dans les troncs creux.
Initialement, le pic de Tristram était présent sur le territoire coréen et sur l’île de Tsushima au Japon. Cependant, en raison de la chasse intensive et la volonté de nombreux musées d’en obtenir des spécimens, l’espèce s’est rapidement trouvée en danger. Sûrement disparu de l’île de Tsushima (le dernier pic aurait été vu en 1920), le pic de Tristram n’est pas beaucoup plus présent de nos jours en Corée en raison de la déforestation. L’espèce est donc protégée depuis 1952. Officiellement, le pic avait disparu de Corée en 1989 mais, par chance, un couple a été observé aux abords de la DMZ au début des années 1990. À ce jour, le pic de Tristram est essentiellement présent en Corée du Nord, la Corée du Sud a prononcé son extinction sur ses terres en juillet 2017.
Vous en savez maintenant davantage sur les oiseaux emblématiques de la Corée ! Cette liste est bien évidemment non-exhaustive, il existe des centaines et des centaines de spécimens au pays du matin calme. D’ailleurs, avez-vous eu la chance de croiser ces individus lors d’un voyage ?
Sources : PVTistes | The Korea Times | Korean Red List of Threatened Species | The Culture Trip