À propos de l’auteur
Georges Ducrocq est un explorateur membre de la Société de géographie de Paris. Né en 1874 à Lille, il participe à plusieurs explorations avec Louis Marin. Du Caucase au Turkestan russe, ils explorent l’Extrême-Orient. En 1901, il part pour l’Est de la Russie puis la Chine où il quitte son équipe pour rejoindre la Corée. Après un an, il retourne en France où il rédige Pauvre et Douce Corée qui sera publié en 1904. Jusque dans les années 1920, il participe à plusieurs autres expéditions, en Syrie notamment. Il meurt en 1927, à l’âge de 53 ans lors d’une partie de chasse dans son domaine.
Résumé
Pauvre et Douce Corée est un livre à la croisée du relevé ethnographique, du document historique et du roman de voyage. La plume poétique de Ducrocq nous entraîne dans le quotidien des Séoulites du début du XXe siècle. On découvre surtout l’amour tendre que Ducrocq tisse petit à petit pour le pays du Matin Frais.
Mon avis sur Pauvre et Douce Corée
Poète, Georges Ducrocq nous entraîne à la découverte de la Corée de 1901. Six ans après la défaite chinoise et trois ans avant la victoire des Japonais sur les Russes, Pauvre et Douce Corée révèle une époque de l’histoire coréenne où son destin n’est pas encore totalement scellé. La plume de l’auteur s’en ressent. À la fois fasciné, mélancolique et enthousiaste, George Ducrocq nous emporte à la découverte d’un pays dont il ignorait tout.
Aboutissement d’un long voyage en Extrême-Orient qui l’aura vu traverser la Russie, la Sibérie, la Mongolie et une partie de la Chine, la Corée est ce bout du monde que l’auteur est parvenu à atteindre. Le dépaysement n’en est que plus intensément vécu. Si bien que l’auteur apparente la physionomie coréenne à un lignage gaulois (nous sommes en 1901, la culture colonisatrice occidentale était friande de ce genre d’association hasardeuse) comme pour resserrer le lien qui le lie à cette culture qu’il découvre et qu’il aime.
La plume poétique de Ducrocq aime prendre quelques libertés historiques. La reine Myeongseon est, par exemple, associée à la dynastie chinoise des Ming. Ainsi, tout n’est pas factuellement véridique dans le récit de Pauvre et Douce Corée. Mais c’est une œuvre passionnante qui en révèle beaucoup sur la manière dont les Coréens vivaient au début du XXe siècle.
Des détails de la vie courante, aux métiers coréens aujourd’hui disparus, ce livre vous entraîne à la découverte des dictons et chansons populaires. En tournant les pages, on en apprend davantage sur l’urbanisation de Hanyang (Séoul) en 1901. Puis on appréhende l’organisation sociale, la distinction de classe se fait par les chapeaux que Ducrocq décrit et répertorie. Les femmes s’occupent des tâches de labeurs tandis que les enfants jouent à des jeux étonnants qui prennent vie sous la plume de l’explorateur.
Où le trouver ?
Pauvre et Douce Corée de Georges Ducrocq, Éd. ZULMA, ISBN 2-909031-31-4, 1993
Sources : IdRef | 우리역사네 | Cairn
Article rédigé par Casado Hélène.