Mardi 28 juin, le ministère de l’Unification à Séoul lançait une alerte sur les potentiels risques d’inondations à venir dans les régions coréennes frontalières, avec l’arrivée précoce de la saison de la mousson d’été. Au mois de juin déjà, une vague de chaleur exceptionnelle s’est abattue sur le pays.
Un climat instable qui se réchauffe petit à petit
D’après l’Agence météorologique de Corée (KMA), le 20 juin, la première alerte de chaleur de l’année a été enregistrée vingt jours plus tôt que l’année dernière. La sonnette d’alarme a été tirée à 11 heures du matin dans les villes d’Euiseong, Gyeongsan et Gumi, situées au sud de la Corée du Sud. La singularité de ce type d’avertissement est qu’il n’est émis qu’uniquement lorsque le ressenti de chaleur dépasse 35°C pendant minimum deux jours.
Par la suite, ces prédictions se sont confirmées lorsqu’une semaine plus tard, le pays suffoquait pendant deux nuitées entières. Après ces deux nuits – dites tropicales – consécutives, Séoul bat son record de température pour le mois de juin avec la matinée du 26 juin, enregistrée à 24 degrés. Une nuit est déclarée comme tropicale lorsque la température ne descend pas en dessous de 25 degrés durant la nuit entière.
Ce record n’avait pas été atteint depuis le 19 juin 1997, a annoncé la KMA. De même à Incheon : cette chaleur exceptionnelle s’est fait ressentir aux alentours de 2 heures du matin avec des températures tournant autour de 23,5°C, une première en 117 ans pour la ville portuaire. L’année dernière, entre juillet et août, les habitants de Séoul avaient subi 20 nuits consécutives de chaleur. Ceux vivant sur l’île de Jeju, eux, en avaient subi 29 en l’espace d’un seul mois.
Si de nombreux Coréens craignent la fin d’un été encore plus rude cette année, il est difficile de savoir de quel nuage la pluie pourrait tomber.
Une coalition vitale entre le Nord et le Sud pour faire face aux intempéries du climat
Si la canicule s’était déjà annoncée plus tôt que prévu dans les deux Corées, l’arrivée d’autant plus précoce de la mousson d’été est une parfaite illustration du bouleversement climatique expérimenté à vitesse grand V, par le Sud comme le Nord, depuis quelques années.
Les experts du climat nord-coréens présagent notamment des pluies torrentielles et des vents violents dans presque toutes les régions du Nord jusqu’au 30 juin. Mardi, certains quartiers à Pyongyang ont eu jusqu’à 150 mm de précipitations.
Il y aurait donc de très grands risques d’inondations en aval et en amont respectivement du fleuve Amonk et du fleuve Taedong ainsi que de la rivière Ryesong. Pour éviter de possibles catastrophes naturelles comme le terrible typhon Bolaven d’août 2012, qui avait ébranlé le Nord comme le Sud, il est nécessaire que les deux Corées soient en vigilance maximale. Des précipitations avec jusqu’à 300 mm de pluie sont prévues dans certaines régions du centre de Séoul selon l’Agence météorologique KMA. À ce titre, la Corée du Sud a appelé il y a quelques jours Pyongyang à la transmission d’informations en cas d’évacuation des eaux pluviales afin de protéger les barrages frontaliers des deux pays. Avec ces déluges incessants au Nord, de grands courants pourraient arriver au Sud et fragiliser les infrastructures. Dans un communiqué adressé à Pyongyang, le ministère de l’Unification sud-coréen a fait un état des lieux de la situation et a exposé sa demande d’un préavis aux autorités du Nord.
« La situation devient inquiétante, en particulier les inondations dans les régions frontalières (…). C’est une mesure basique afin de prévenir les dégâts matériels et humains dans les régions intercoréennes. »
Propos rapportés par Yonhap
D’après l’Agence de presse Yonhap, les récentes pluies auraient déjà commencé à endommager les lignes de communication entre les deux Corées.
Sources : Yonhap (1).(2).(3).(4).(5) | Korea Times
Source image : Ryan Chondro
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