Projeté lors du Festival du Film Coréen à Paris en 2018, Believer est un thriller passionnant qui brille par sa photographie, son scénario et son casting.

Informations sur Believer
- Titre : Believer
- Titre original : 독전
- Réalisation : Lee Hae Young
- Scénario par : Chung Seo Kyung, Lee Hae Young
- Genre : Action – Thriller
- Durée : 123 minutes
- Date de sortie coréenne : 22 mai 2018
Synopsis
Inspiré de Drug War, Believer suit un Won Ho (Cho Jin Woong) policier de la brigade des stupéfiants qui a pour obsession d’attraper Monsieur Lee, un individu mystérieux à la tête d’un des plus grands réseaux de drogue du pays.
Au cours de son enquête, il va tomber sur Rak (Ryoo Joon Yeol), un membre de ce réseau de drogue, avec qui il va travailler. Leur but est le même : arrêter Monsieur Lee.
Bande-annonce
Casting






Mon avis sur Believer
Lors de la rédaction de cet article, j’ai longuement hésité sur le genre dans lequel je peux classer Believer. Certes, il y a une enquête policière, quelques crimes, de l’action, mais j’ai eu du mal à le catégoriser comme thriller car Believer est aussi un très beau film lumineux.
Trêve de bavardages, voici mon avis détaillé.

Un film lumineux à l’ambiance pesante
Believer plonge le spectateur dans l’univers de la drogue et il expose plusieurs facettes : la fabrication dans des endroits isolés ou les réunions dans des entrepôts désaffectés, mais aussi les laboratoires derniers cris et les chambres d’hôtel luxueuses. Les décors intérieurs sont majoritairement modernes et très lumineux. Lumière qui est également très présente dans les scènes extérieures et qui s’oppose à l’ambiance haletante et pesante du film.
La lumière est de plus en plus présente au cours du film, allant même jusqu’à éblouir dans ce décor final enneigé, alors que l’atmosphère s’intensifie et que le suspens grandit.
Une tension savamment dosée
Le scénario de Believer est parfaitement maîtrisé. La mise en place est claire et rapide et l’action démarre vite, installant directement de la tension. Cette tension ne redescendra d’ailleurs jamais totalement lors du visionnage tant le réalisateur instaure le doute. Won Ho est la poursuite de Monsieur Lee, mais personne ne sait qui il est vraiment.
Chaque nouvelle introduction d’un personnage pose donc la question : est-ce Monsieur Lee ? Et bien qu’il devient facile, dès la moitié du film, de comprendre qui se cache derrière cette identité, les nombreux rebondissements font très vite oublier cette déconvenue.
En effet, Lee Hae Young ne ménage pas le spectateur. Les moments de calme et les scènes intenses s’enchaînent et s’équilibrent parfaitement, créant une atmosphère pesante. Et comble du bonheur : les scènes d’action sont merveilleuses ! Elles s’intègrent parfaitement dans la trame narrative et sont très bien exécutées. C’est un vrai plaisir pour les yeux.
Quant à la fin du film, je ne vous dévoilerai évidemment rien mais sachez que j’ai vu le film deux fois pour tenter de trouver des indices et essayer de comprendre.
Le casting brillant de Believer
Parlons maintenant de la question qui vous taraude depuis que vous avez vu le casting : cette merveilleuse brochette d’acteurs remplit-elle ses promesses ?
OUI.
Chaque acteur joue superbement son rôle. Évidemment, Ryoo Joon Yeol se démarque particulièrement car le rôle de Rak est le plus mystérieux. Il est dans la mesure, tout en justesse et en retenue et il parvient à rayonner de cette façon.
Il captive et fascine grâce à la complexité de son rôle et le peu d’expressions faciales qu’il se permet. Rak se doit de toujours faire bonne figure auprès des partenaires potentiels pour ce réseau de drogue. Il est donc peu expressif et Ryoo Joon Yeol est bluffant dans son interprétation. Mon seul regret porte davantage sur la construction du personnage mais j’y reviendrai après.

Car en face de Ryoo Joon Yeol, il y a Cho Jin Woong.
Loin de la mesure de Rak, Won Ho est un policier acharné qui n’a qu’une chose en tête : débusquer Monsieur Lee. C’est son moteur, le but de sa carrière et cette passion malsaine, Cho Jin Woong l’incarne et la transmet d’une manière incroyable. Il suffit de regarder ses yeux pour saisir l’émotion que le policier traverse. C’est fabuleux.
D’autant que dans ce rôle, Cho Jin Woong va aussi devoir incarner un criminel et que ce moment est impressionnant. Il transcende son rôle et captive l’attention du spectateur (et probablement celle des acteurs aussi).

Que dire du jeu de Kim Ju Hyeok ?
Décédé dans un accident de voiture en 2017, Kim Ha Rim est son dernier rôle au cinéma et il est magistral. Il incarne le dirigeant de la branche chinoise de ce réseau de drogue mais surtout un homme totalement désinhibé par la quantité de drogue qu’il consomme. Violent, fantasque, imprévisible, Kim Ju Hyeok donne tout et offre une performance somptueuse.
Les autres membres du casting sont tout aussi captivants.
Mention spéciale à Cha Seung Won que je ne connaissais pas et qui a fait preuve de tant de machiavélisme que j’ai envie de découvrir davantage son travail.
Malgré le jeu formidable des acteurs, l’alchimie est assez peu présente. Cela tient tant au manque d’informations sur le passé des différents protagonistes qu’au montage. Sans le moindre doute, certaines scènes ont été coupées ou supprimées ce qui ne permet pas aux relations entre les personnages de prendre et de vraiment convaincre.
Exception faite de la scène entre Rak et Won Ho dans une serre, de nuit, où l’alchimie est tellement palpable, qu’elle permet à elle seule, de comprendre ce qui va se passer ensuite.
Conclusion
Je n’ai pas vu Drug War, le film dont Believer est inspiré et ne pourrais donc faire une comparaison. Néanmoins, je suis sûre d’une chose : Believer est un film à voir.
Il avait été projeté lors du Festival du Film Coréen à Paris en 2018 et je vous invite grandement à le découvrir. Il brille par sa photographie, son scénario et son casting. Il est rafraîchissant dans un univers de thriller sombre et il me tarde d’avoir vos pronostics sur la fin.
Article rédigé par Laulilau.
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