Doctor Prisoner est un drama qui brille grâce à la qualité bluffante du jeu des acteurs et l’alliance étonnante de complots, de prison et de médical.
Informations sur Doctor Prisoner
- Titre original : 닥터 프리즈너
- Réalisation : Hwang In Hyuk
- Scénario : Park Kye Ok
- Genres : Médical / Thriller
- Date de sortie coréenne : 20 mars 2019
- Durée : 16 épisodes
- Disponibilité : Netflix
Synopsis
Na Yi Je est un chirurgien urgentiste talentueux et dévoué à ses patients.
Un jour, son chemin croise celui des héritiers du groupe Taekang, la puissante entreprise qui possède l’hôpital où il travaille. Son éthique et son professionnalisme causent alors un incident qui lui vaudra d’être accusé à tort d’une erreur médicale, d’être renvoyé et emprisonné.
À sa sortie de prison, il va mettre en place, pierre par pierre, un plan minutieux pour prendre sa vengeance sur le groupe Taekang.
Casting de Doctor Prisoner
Bande-annonce
Docter Prisoner est un drama qui se déroule en grande partie en prison (coucou Prison Playbook), avec des complots et des conflits dans tous les sens (hello Defendant), avec en plus une histoire de vengeance (hallo Itaewon Class). Seule la petite touche médicale ne m’était pas familière mais ça ne m’a pas arrêtée pour me lancer dans le visionnage de Doctor Prisoner.
Je vous dévoile mon avis sur ce drama qui a su m’étonner malgré son scénario classique.
Un casting cinq étoiles
L’annonce du casting et de tous ces grands noms mettait déjà l’eau à la bouche, mais il s’avère que les performances délivrées dans Doctor Prisoner vont au-delà des espérances.
Bluffant est l’un des adjectifs qui qualifient le mieux l’ensemble des acteurs de ce drama. C’est d’ailleurs un avis largement partagé puisque le casting a reçu cinq récompenses lors des KBS Dramas Awards de 2019 : excellent acteur, meilleure nouvelle actrice, meilleur acteur secondaire, meilleure actrice secondaire et meilleur couple.
Tous les acteurs sont sidérants et assurent une représentation formidable et complexe. Ne vous attendez pas à prendre le parti d’un camp ou d’un autre : tous les personnages ont plusieurs facettes et ils ont surtout tous un côté sombre, qui ressort plus ou moins mais qui est toujours exploité au bon moment et de façon brillante.
Dans Doctor Prisoner, point de vision manichéenne : tous les personnages sont retors, trahissent, cachent des informations ; bref agissent dans leur intérêt propre.
D’ailleurs, Na Yi Je, dont le portrait des premiers épisodes se veut très lisse, presque angélique, laisse rapidement ressortir son côté sombre et son art de la manipulation. Un peu comme si c’était la seule façon de survivre dans la société où les plus riches gouvernent.
Bien que docteur généreux et bienveillant, Na Yi Je utilise lui aussi des pratiques peu éthiques, ment, manipule et prend même un certain plaisir à humilier et faire du mal.
Namgung Min est remarquable et je trouve que sa prestation méritait qu’il fasse égalité avec Choi Won Young lors du prix d’excellent acteur.
Mais si ce dernier l’a emporté, c’est sans doute grâce à ce souffle diabolique que sa seule présence insuffle dans les scènes du drama. Il devient de plus en plus vilain à chaque épisode et son intelligence crée des retournements de situations totalement inattendus. Nul doute que Choi Won Young ferait un excellent psychopathe dans un drama policier.
Kwon Na Ra s’était déjà fait remarquer dans Itaewon Class, mais dans Doctor Prisoner, elle navigue entre subtilité et grossièreté dans ces scènes.
En tant que psychologue, elle montre souvent un visage très expressif face à son patient, mais ce qui pourrait être pris pour de la maladresse dans le jeu de l’actrice, est en fait une technique merveilleuse pour mettre en avant la manipulation et l’emprise que le patient a sur son personnage. Elle l’utilise d’ailleurs plus d’une fois à son avantage, prouvant son talent et la diversité de son jeu.
Ces excellentes performances, principalement dramatiques, sont relevées par un duo comique auquel je ne m’attendait pas du tout : Jung Ui Sik et Oh Jung Hee.
Jung Ui Sik joue un procureur tenace qui ne compte pas laisser les docteurs de la prison faire ce qu’ils veulent, jusqu’à ce qu’il croise la route de Oh Jung Hee. Prisonnière, elle est libérée grâce à Na Yi Je qui lui crée une maladie.
Ils sont le quotient comique du drama car une romance va se développer entre eux et que c’est Oh Jung Hee qui va faire les premiers pas avec force, créant des malaises hilarants chez Jung Ui Sik.
Doctor Prisoner : davantage thriller que drama médical
Doctor Prisoner est classé dans les dramas médicaux, et il commence avec en effet beaucoup d’opérations et de termes très médicaux, mais dès l’épisode 3, la médecine passe au second plan. Il en sera ainsi dans tout le reste du drama : la médecine fera de petites apparitions très instructives mais elle ne sera pas omniprésente et laisse donc toute la place aux trames politiques et aux jeux de pouvoir.
Ce drama tient donc davantage du thriller que du médical.
Tout l’univers visuel est d’ailleurs digne des plus grands thrillers : ambiances sombres, luminosité calfeutrée, beaucoup de scènes de nuit, une atmosphère inquiétante, du suspens et des musiques haletantes, tout est là. C’est sans aucun doute ce qui rend Doctor Prisoner si passionnant : cette énergie haletante du thriller agrémenté de touches médicales.
Avec un scénario aussi classique, la ligne directrice tient totalement la route et est assez facile à suivre. Là où ça se corse, c’est sur certains détails ou certaines péripéties.
Notamment dans les premiers épisodes, (aucun spoil promis) un civil dérange le personnel qui opère, et j’ai du mal à croire que la sécurité d’un hôpital soit si laxiste. Ce genre d’incohérences ou de scènes irréalistes sont heureusement peu nombreuses et troublent peu le scénario général.
Le rythme de Doctor Prisoner est effréné : chaque épisode est ponctué de nouvelles maladies, de nouveaux complots, de nouveaux rebondissements (plus ou moins vraisemblables). Il n’y a donc pas le temps de s’ennuyer et les épisodes peuvent s’enchaîner très rapidement, ce qui est presque un défaut.
En effet, tout va si vite et il y a tellement de choses à suivre que je me suis parfois sentie un peu perdue devant cette masse d’informations. Si perdue que j’ai eu du mal à finir le drama et que je n’attends pas du tout la saison 2.
Conclusion
Doctor Prisoner reste cependant un très très bon drama que je conseille davantage aux amateurs de thriller que de médical, mais qui permettra peut-être aux fans des dramas médicaux de découvrir l’univers thriller.
Au-delà de ces considérations thématiques, c’est surtout une œuvre magnifique où les acteurs font une démonstration remarquable de leurs talents.
Article rédigé par Laulilau.