Que vous ayez découvert les dramas coréens récemment ou que vous soyez rompus à l’exercice depuis des années, plongez-vous dans ce guide qui passera en revue genres, archétypes et fonctionnements des K-dramas.
Avec l’avènement des plateformes de vidéo à la demande, les dramas coréens se sont démocratisés pour devenir un des vecteurs majeurs de la vague de pop culture coréenne (ou Hallyu) à travers le monde. Avec Netflix, Viki, Disney+, YouTube ou même encore 6Play l’année dernière, l’accès aux séries coréennes n’a jamais été aussi simple : qu’il est loin le temps pour les fans de longue date qui devaient trouver des épisodes coupés en dix parties avec une qualité médiocre ou bien le temps où la mention de « drama » faisait lever les sourcils.
Aujourd’hui, le nombre de spectateurs ayant vu au moins une série coréenne se compte par millions avec des séries qui n’en finissent plus d’occuper une place dans le top 10 du moment de plusieurs pays du monde. Après le succès made in Netflix Squid Game ou le phénomène Extraordinary Attorney Woo, de nouveaux dramavores ont vu le jour. Pour autant, il est parfois difficile de naviguer dans le vaste monde des séries coréennes quand on débute : pourquoi faut-il toujours que les personnages s’attrapent par le poignet ? Mais quelle est cette obsession avec l’amnésie ? Et pourquoi, ô pourquoi, cet horrible camion est-il toujours blanc ?
Tant de questions qui trouvent leurs réponses dans chaque genre bien précis de drama et leurs archétypes respectifs, sorte de recette à suivre (ou à ré-inventer) pour réussir un K-drama. Suivez le guide !
Sommaire
Tout savoir sur les dramas coréens
Les comédies romantiques, l’incontournable des dramas
Il y a fort à parier que parmi vos premiers dramas, il y a au moins une comédie romantique, un drama dont l’histoire d’amour vous aura fait chavirer, passer par toutes les émotions possibles. Grand classique des K-dramas, souvent utilisé comme cliché des séries coréennes pendant longtemps, ce genre n’en reste pas moins un fer de lance de la Hallyu.
Le principe, comme ailleurs dans le monde, est simple : au travers de multiples péripéties, deux personnages vont se rapprocher tout au long de la série pour finir en point d’orgue sur la concrétisation de leur amour, souvent lors de grandes déclarations romantiques à souhait.
Si les comédies romantiques coréennes étaient autrefois composées de vingt épisodes, elles sont ensuite passées à un format de seize épisodes pour aujourd’hui osciller entre seize et douze épisodes pour les formats les plus classiques.
Cependant, puisque chaque pays a sa propre vision du romantisme, les séries coréennes se démarquent avec leurs étapes-clés que vous pouvez retrouver dans, peu ou proue, la quasi-totalité de ces romances, souvent pour notre plus grand plaisir, parfois pour nos plus grands soupirs.
Mais quelles sont ces étapes ? Quels sont ces archétypes propres aux comédies romantiques ? Ci-dessous, une sélection (non-exhaustive !) des plus communs :
Les seconds premiers rôles (ou Second Lead Roles)
S’ils ne sont pas exclusifs aux comédies romantiques, c’est le plus souvent dans ce genre qu’ils ont toute leur importance. Puisque avant de pouvoir avoir droit à une fin heureuse, le couple principal devra surmonter plusieurs épreuves et parmi elles : un(e) autre prétendant(e). Qu’il s’agisse d’ex sur le retour, d’amis d’enfance ayant toujours eu des sentiments pour le personnage principal sans jamais l’avouer ou encore un(e) simple rival(e), toutes les combinaisons sont possibles pour nous offrir des triangles (voire des carrés) amoureux et semer le doute chez les personnages.
Parfois même le spectateur sera troublé et s’attachera plus au deuxième premier rôle (souvent masculin), espérant le voir ravir le cœur du personnage principal avant de voir tous ses espoirs réduits en fumée. C’est ce qu’on appelle le Syndrome du Deuxième Premier Rôle (ou, en anglais, Second Lead Syndrome). Notez toutefois que les seconds premiers rôles ne sont pas toujours là pour semer la zizanie au sein du couple principal. Certains dramas préfèrent développer une sous-intrigue, romantique ou non, propre à ces personnages comme par exemple Miss Korea (2013), Successful Story of a Bright Girl (2002) ou encore Love to Hate You (2023).


Le duo homme riche / femme pauvre
Qu’il vienne d’une famille influente, qu’il soit l’héritier de l’entreprise familiale ou le nouveau chaebol de l’année, le beau jeune homme riche s’est décliné sous toutes les facettes depuis presque vingt ans. Et pour aller de paire avec, une héroïne pauvre, parfois un peu naïve, mais toujours travailleuse car c’est souvent elle qui met le pain sur la table de sa famille (souvent monoparentale). Alors que tout les oppose ces deux personnages vont se rencontrer, de manière presque toujours incongrue, se détester, avant d’enterrer la hache de guerre et de se rapprocher doucement mais sûrement. Si ce déséquilibre social peut être un peu frustrant de nos jours, il n’en reste pas moins un grand classique des comédies romantiques coréennes comme dans Princess Hours (2006), Coffee Prince (2007) ou encore Fated to Love You (2014). Cet archétype a même connu un inversement des rôles dans le très célèbre Crash Landing on You (2019).




La méchante belle-famille ou belle-mère
Cet archétype découle directement de l’archétype précédent. Quand les parents du bel héritier découvrent qu’il fréquente une vulgaire roturière, il n’en faut pas plus pour les alerter sur l’avenir de leur rejeton. Le coup classique : un rendez-vous secret entre belle-mère et belle-fille potentielle où la mère va proposer (voire ordonner) à l’héroïne de quitter son fils qui ne doit pas se marier en dessous de son rang, voyons. Pour ce faire, enveloppes pleines de billets ou gros chèques sont offerts en échange d’une rupture immédiate. Que ce soit dans Boys Over Flowers (2009) ou Secret Garden (2010), méfiez-vous toujours de la famille des deux héros avant de crier victoire trop vite.

Première rencontre pendant l’enfance (ou Childhood Connection)
Voilà un archétype qu’on ne voit plus aussi souvent que par le passé. Mais fut un temps, aucun drama ne pouvait y échapper. Cet archétype consiste à montrer que les deux personnages principaux se sont rencontrés alors qu’ils étaient enfants ou étaient même amis avant d’être séparés brutalement pour se retrouver des années plus tard sans se reconnaître. Leur nouvelle relation part souvent du mauvais pied, mais en réalisant qu’ils se sont déjà rencontrés, toute animosité s’estompe vite pour les faire tomber dans les bras l’un de l’autre. Cet archétype sert à montrer que les deux personnages sont faits pour être ensemble, comme si leur relation était déjà écrite dans les lignes du destin. Vous pouvez voir cet exemple d’archétype dans Miss Panda & Hedgehog (2012), Chocolate (2019) ou même It’s Okay Not to Be Okay (2020).


Porter sa ou son bien-aimé(e) sur le dos (ou Piggyback Ride)
Toutes, je dis bien absolument toutes, les comédies romantiques coréennes auront une scène où, le plus souvent, le premier rôle masculin portera le premier rôle féminin sur son dos. Soit parce qu’elle s’est endormie, soit parce qu’elle est saoule (parfois les deux). Cet état de léthargie et de désinhibition est d’ailleurs souvent l‘opportunité pour une confession : un « je t’aime » précoce, une preuve d’affection alors que les deux personnages ne s’entendent pas encore bien ou bien un secret que l’héroïne n’avouera jamais sobre, les possibilités sont nombreuses. Ces scènes sont souvent l’occasion de rapprocher les deux personnages principaux, une étape quasi sine qua non vers la route du bonheur.
Ce genre de scène est un tel classique que même dans les dramas non-romantiques, les fans auront tendance à vouloir que deux personnages terminent ensemble s’ils partagent ce moment important (Lee Jae Han et Cha Soo Yoon de Signal, on est toujours là). Parmi les exemples des comédies romantiques avec ces moments on peut citer par exemple That Fool (2009), Second to Last Love (2015), ou bien Business Proposal (2022) mais à vrai dire, n’importe quelle comédie romantique peut faire l’affaire.


La recommandation de Ceci
Si vous voulez une comédie romantique coréenne représentative du genre où vous retrouverez la plupart des archétypes qui ont ensuite fait le succès de ces K-dramas alors je vous conseille Successful Story of a Bright Girl (2002), la première collaboration entre Jang Hyuk et Jang Nara. Si le drama a relativement mal vieilli sur plusieurs aspects, il n’en reste pas moins intéressant tant il réinvente les dramas romantiques à l’époque et pose les bases de ce que seront ensuite les piliers du genre : homme riche, femme pauvre, personnage principal masculin un peu mauvais garçon avec un cœur tendre, personnage principal féminin un peu naïf et venant de la campagne, de la cohabitation forcée, un triangle amoureux, les regards langoureux sous les feux d’artifice, le saut dans le temps dans le dernier épisode et j’en passe : tout y est ! Si le visionnage et le scénario peuvent être frustrants, l’alchimie entre Jang Hyuk et Jang Nara opère déjà et vaut le détour.

Les dramas historiques, véritable institution
S’il y a bien un genre que vous retrouverez dans le paysage télévisuel coréen et ce, qu’importe les époques, c’est bien celui des dramas historiques ou sageuk. Depuis la première série historique coréenne, Gukto Malli (1962), aux sageuk récents, tant de chemin parcouru.
Parmi les premières séries diffusées à la télévision coréenne, les dramas historiques, dans les années 1970, se sont concentrés sur la vie de figures importantes telles que le roi Sejong le Grand ou le général Yi Sun Shin. Face à la demande croissante pour ce type de format, les faits historiques ne sont pas toujours vérifiés et souvent romancés. Mais dans les années 1980, le réalisateur et producteur Lee Byung Hoon (à qui l’on doit par exemple Jewel in the Palace en 2003 ou Dong Yi en 2010) change la donne avec son anthologie 500 Years of Joseon : l’ambitieux projet de retranscrire l’histoire de la dynastie Joseon à la télévision à travers une série de dramas historiques, diffusés entre 1983 et 1990. Pour cette anthologie, les faits historiques sont vérifiés et incorporés à l’histoire (bien que toujours un peu romancés) et abordent plusieurs moments et figures controversés de l’histoire de Joseon comme Gwanghaegun, Jang Hee Bin ou encore Heungson Daewongun. Sur pas moins de huit cents épisodes, l’histoire de la dynastie Joseon défile avec sérieux et rigueur.


Mais petit à petit, cet aspect sérieux et lourd va détourner les nouvelles générations des dramas historiques, préférant les dramas contemporains auxquels elles s’identifient plus facilement tels que You And I (1998), drama le plus suivi de l’histoire de la télévision coréenne, The Final Match (1994), Star in My Heart (1997) ou encore First Love (1996). Encore une fois Lee Byung Hoon va participer au renouveau des dramas historiques : avec Hur Jun (1999), série sur un médecin très célèbre du XVIe siècle, dont il confie l’écriture au jeune Choi Wan Gyu (Iris), les sageuk vont trouver une nouvelle formule : plus d’emphase sur les sentiments et les relations entre les personnages afin d’intéresser et de fidéliser le public coréen. Les dramas fleuves (ou daeha drama) épiques et romanesques à plus de cinquante épisodes ont de nouveau le vent en poupe et avec le succès national et international de Jewel in the Palace (2003), le genre a encore quelques beaux jours devant lui.




En parallèle, se développe un nouveau genre de dramas historiques : les « fusion sageuk » qui, tout en utilisant une toile de fond historique, proposent un récit totalement fictif. Avec Damo (2003), premier du genre, qui propose de suivre les aventures d’une femme policière à la fin du XVIIe siècle tout en incorporant des scènes de combats inspirés des films Hong-kongais, les fans sont très vite au rendez-vous (faisant même crasher le forum dédié à la série tant l’engagement est fort) et démarre alors un sous-genre des séries historiques coréennes aujourd’hui parmi les plus populaires. Les personnages principaux ne sont plus de grands héros nationaux, mais des gens du peuple à la vie un peu plus ordinaire.

Alors quels sont les archétypes que l’on retrouve le plus souvent dans les séries historiques ?
Si elles empruntent plusieurs archétypes aux comédies romantiques (notamment le fait que deux personnages se sont rencontrés pendant l’enfance avant d’être séparés), les séries historiques coréennes ont également leurs archétypes bien définis :
La Falaise du Miracle
Si un personnage, et surtout un protagoniste, saute ou tombe d’une falaise sans que l’on voit son corps, je peux vous l’affirmer : le personnage n’est pas mort ! Dérivant quelques instants dans les courants, il finira toujours par tomber sur un homme d’âge assez avancé, s’y connaissant un peu en médecine pour le sauver et le soigner. Le tout pour faire un retour triomphal quelques épisodes plus tard (en toute relativité s’il s’agit d’un daeha drama). On peut citer par exemple Dong Yi (2010), Horse Doctor (2012) ou encore Our Blooming Youth (2023).

Les méchantes reines douairières
S’il peut s’agir d’une variante aux méchantes belles-mères des dramas contemporains, les reines douairières (ou daebi mama en coréen) sont un élément à part entière des sageuk. Très souvent là pour contrôler leurs fils royaux et mettre des bâtons dans les roues du personnage principal de la classe populaire, vous n’aurez pas fini d’avoir envie de vous battre avec elles. Elles sont parfois au cœur des complots, ayant une poignée de fidèles ministres sous leur contrôle comme dans Queen for Seven Days (2017) ou Under the Queen’s Umbrella (2022).

Les ministres corrompus
Si la corruption, à tous les niveaux, est un thème très récurrent dans les séries contemporaines coréennes, les séries historiques n’échappent pas non plus à la règle. Qu’ils fassent partie d’une société secrète œuvrant contre le roi comme dans Tree With Deep Roots (2011) ou qu’ils soient prêts à vendre leur pays pour conserver leur pouvoir ou y accéder comme dans Mr. Sunshine (2018), tous les coups sont permis pour tenter de conserver leurs privilèges et de contrôler le roi autant qu’ils le peuvent.

Se déguiser voire se travestir
Tout bon sageuk qui se respecte aura souvent au moins une scène où un ou plusieurs personnages devront se déguiser voire même se travestir pour les besoins d’une intrigue. Une enquête secrète pour prouver l’innocence du personnage principal ou d’un acolyte à moins qu’il ne s’agisse d’un personnage féminin se faisant passer pour un homme le temps d’une scène ou de plusieurs épisodes ou encore d’un personnage faisant partie d’une société secrète, vous n’y échapperez pas. Painter of the Wind (2008) et Sungkyungwan Scandal (2010) proposent une histoire centrée sur une femme se faisant passer pour un homme, tandis que nombre de rois se déguisent en petits bourgeois afin de s’échapper du palais comme dans Bloody Heart (2022) ou Dong Yi (2010).


La recommandation de Ceci
Ne recommander qu’un seul drama historique est une épreuve bien trop difficile tant leurs formats varient et ont chacun leurs codes et leur ambiance. Alors si vous me le permettez, je vais vous donner trois titres :
Si vous souhaitez suivre un sageuk dont l’intrigue avance rapidement, avec des enjeux clairs, définis et importants tout en couvrant une période cruciale de l’histoire coréenne, alors foncez sur Tree With Deep Roots. Ce drama, adapté d’un roman, qui raconte l’histoire de la création du hangeul, l’alphabet coréen, a tous les atouts pour une première plongée dans les dramas coréens historiques. Le tout avec une distribution aux petits oignons.
Si jamais vous vous sentez l’âme aventurière et que les longues séries ne vous font pas peur, vous pouvez regarder Jewel in the Palace. Véritable icône de la première vague de la Hallyu, le drama est à voir au moins une fois tant pour son importance dans l’histoire de la pop culture coréenne que pour son récit d’une femme exceptionnelle et son histoire d’amour à faire pâlir les plus grands poètes.
Enfin, si vous souhaitez un drama historique moderne, sachant alterner entre humour et sérieux, tout en proposant une intrigue haletante avec une distribution de talent, courez vite voir Under the Queen’s Umbrella si ce n’est pas déjà fait.


Les dramas scolaires, pépinière de talents
S’ils se déclinent désormais sous plusieurs (sous) genres, les dramas scolaires sont une partie intégrante de l’aventure d’un dramavore. Je définis un drama scolaire comme un drama où l’intrigue principale se déroule dans un lycée ou une université et qui s’attarde sur le quotidien des élèves et professeurs : pression des études, amis, premiers amours, passer à l’âge adulte, et j’en passe.
Si les dramas contemporains du début des années 1990 proposent quelques séries centrées sur l’univers scolaire comme The Final Match (1994), l’histoire de deux amis basketteurs devenus ennemis et rivaux en rejoignant deux universités différentes, c’est à la fin des années 1990 que l’on voit apparaître un véritable engouement pour le genre. D’abord avec la série hebdomadaire KAIST (1999) qui propose de découvrir le quotidien des étudiants de la meilleure université scientifique du pays. Sur pas moins de quatre-vingt-un épisodes, la distribution a vu passer nombre de stars d’aujourd’hui : Ji Sung (Adamas), Jung Sung Hwa (Hero), Lee Na Young (Romance is a Bonus Book) ou encore Lee Byung Hun (Emergency Declaration). Mais c’est surtout avec l’arrivée de l’anthologie School que les dramas scolaires vont connaître leur heure de gloire. D’abord conçue comme une seule série, School va rapidement devenir populaire par les sujets qu’elle aborde et va se transformer en anthologie, proposant de nouvelles saisons avec une nouvelle histoire et de nouveaux personnages à chaque fois. School obtient même la réputation de lancer la carrière de nombreux acteurs et actrices aujourd’hui très célèbres et très reconnus dans le métier et quand on voit le casting des différentes saisons, on peut difficilement le nier : Jang Hyuk, Bae Doona ou encore Soo Ae pour la première saison, Ha Ji Won, Lee Yo Won et Lee Dong Wook pour la seconde, Zo In Sung pour la troisième, Gong Yoo et Son Hyun Joo pour School 4, Lee Jong Suk, Kim Woo Bin ou Shin Hye Sun pour School 2013, Kim So Hyun, Nam Joo Hyuk ou encore Cho Byung Kyu; la liste est encore longue et donne le vertige.


Toutefois, avec l’évolution de la société et des générations, la série n’est plus aussi populaire que par le passé, en témoignent les mauvaises audiences de School 2021, et est désormais préférée à d’autres dramas scolaires plus actuels et plus diversifiés. Le sujet de l’apparence et du paraître au sein de l’école et la société dans le drama True Beauty, ou la série animée Lookism (2022), nostalgie, amitiés et mystère amoureux dans Reply 1997, ou encore le fléau du harcèlement scolaire comme dans Weak Hero Class 1 (2022). Les dramas scolaires se réinventent même et proposent désormais de découvrir l’envers du décor en mettant l’emphase sur les professeurs comme dans Black Dog (2019).


Alors quelle est la recette pour un drama scolaire digne de ce nom ?
Au même titre que les comédies romantiques, les dramas scolaires vont souvent développer des intrigues amoureuses entre plusieurs personnages et vous pouvez être certains que les triangles amoureux seront au rendez-vous. Il n’empêche que les dramas scolaires ont eux aussi droit à leurs propres archétypes :
Nez en sang, examen gagnant
Les études rythment la vie des écoliers et étudiants coréens dès leur plus jeune âge entre cours à l’école, leçons dans un institut privé ou cours particuliers après les cours et études autonomes. Pour montrer à quel point les étudiants sont acharnés dans leurs études, les dramas scolaires n’hésitent jamais à nous montrer des personnages dont le nez commence à saigner, signe d’une très forte concentration pendant plusieurs heures. On peut en voir des exemples dans les séries Reply par exemple.
Amis devenus ennemis
Pour un bon drama scolaire il faut également des rebondissements et des revirements dans la dynamique de classe. Et quoi de mieux que deux amis qui, pour une raison ou pour une autre, deviennent ennemis ? Que leur mésentente se soit formée avant le début de la série et soit un point d’intrigue centrale comme dans School 2021 (2021) ou que deux amis se déchirent petit à petit sous les yeux des spectateurs comme dans Dream High (2012), les amitiés qui s’effritent ont leur place dans les dramas scolaires.

À chaque personnage son archétype
Aucun drama scolaire ne serait complet sans ses personnages types bien définis : un héros travailleur mais d’un milieu familial modeste, le ou la meilleur(e) ami(e) d’enfance, l’intello de service, le clown de la classe, la peste, souvent d’un milieu aisé qui en fera voir de toutes les couleurs à certains personnages, sans oublier le brun ténébreux qui parle peu, mais intrigue. Bien que développé par la suite, chaque personnage correspond à un archétype afin de donner au spectateur une idée claire des personnages et de leurs aspirations.
Enfermés par erreur
Si ce genre de scène n’est pas exclusif aux dramas scolaires, il n’en reste pas moins populaire. Le but est très simple : deux personnages, qui soit se détestent, soit ont des sentiments l’un pour l’autre mais ne l’ont pas encore avoué, vont se retrouver enfermés tous les deux par accident pendant plusieurs heures, de quoi faire flancher leur façade tenace et se laisser aller à quelques gestes d’affection voire même une confession. Ces moments constituent même parfois des pivots dans l’intrigue des dramas afin de les faire avancer et de rentrer dans un nouvel arc narratif.
La recommandation de Ceci
Si les dramas scolaires ne sont pas forcément ce que j’ai vu le plus dans mon aventure de dramavore, l’anthologie des School notamment School 2013 reste une valeur sûre. Toutefois, les séries scolaires musicales, comme Dream High ou What’s Up (2011) reprennent tous les codes énoncés plus haut, tout en mettant la musique et la comédie musicale à l’honneur, combinaison gagnante pour moi.


Dans ce premier numéro de dramas mode d’emploi, j’espère que vous avez pu en apprendre plus sur les dramas, leurs codes et leurs archétypes. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour décortiquer de nouveaux genres de dramas ensemble.
Sources : Daum (1) (2) | iMBC | Hancinema | NamuWiki | TV Tropes | The Korea Times
Merci pour cet article érudit (j’ignorais que le premier sageuk datait de 1962 !). J’attends la suite avec impatience !
Je définirais un sous-genre du sageuk qui se voit assez régulièrement : le voyage dans le temps, avec un personnage de notre époque qui se retrouve projeté à la période Joseon ou Goryo, en général pour sauver/tomber amoureux du prince en difficulté.
Je pense bien sûr à Moon Lovers, ou plus récemment à Mr Queen (où la situation est ici encore plus complexe …), mais l’inverse se voit aussi avec Rooftop Prince, par ex.
Et dans les drama romantiques, ou romantico-policiers, la première rencontre dans l’enfance s’accompagne assez souvent d’un phénomène qui semble frapper les héros de drama : l’amnésie, liée à un choc dans l’enfance.
Bonjour et tout d’abord un grand merci pour votre commentaire qui me va droit au coeur !
C’est vrai vous avez raison pour les sageuks avec voyage dans le temps. Il y a aussi Living Up To Your Name que j’avais beaucoup aimé. Comme je l’ai expliqué les listes proposées dans l’article sont loin d’être exhaustives et j’ai essayé de me limiter pour offrir un ensemble relativement digeste. Mais pourquoi pas en faire l’objet d’un autre article par la suite, car il y a beaucoup à dire 😉 !
En ce qui concerne l’amnésie, il est prévu que j’en parle dans un article futur de ce dossier. Je l’ai plutôt gardé pour le genre des mélodrames, où ce ressort scénaristique est souvent plus présent que dans les comédies romantiques, un peu plus légères.
Merci encore pour vos remarques et en espérant vous revoir dans l’espace commentaire pour le prochain article du dossier !
Article super intéressant qui donne envie d’explorer de nouvelles séries. A quand un article sur les séries policières ? Je trouve que les coréens font preuve d’une créativité et d’un sens du suspens proprement diabolique 🙂