[su_quote cite=”The Lover”]Le drama qui parle de colocation innocente.[/su_quote]
Sommaire de la review
Informations
Synopsis
Casting
Bande-annonce
Retour sur les personnages et leurs relations
Avis général
Conclusion
Informations
Titre original : 더 러버
Titre anglais : The Lover
Réalisation : Kim Tae Eun (김태은)
Scénario : Kim Min Seok (김민석)
Genres : romance, vie, comédie, mature
Format de diffusion : 12 épisodes de 50 minutes
Diffusion : du 2 avril 2015 au 25 juin 2015 sur Mnet
Disponibilité : Viki
Synopsis
The Lover présente quatre appartements d’un même immeuble, dans lesquels vivent des couples différents. Colocataires, fiancés, en couple, ce sont quatre histoires qui sont contées, traitant de quatre relations humaines différentes.
Casting
Bande-annonce
Voici une bande-annonce officielle de The Lover (sous-titres français sur Viki). Celle-ci permet d’avoir un premier aperçu graveleux de la série… caractéristique qui se confirme avec le visionnage.
[su_youtube url=”https://youtu.be/Nxai2Oct1F4″]
Retour sur les personnages et leurs relations
► Appartement 609
Oh Do Si a 39 ans. C’est un doubleur qui n’a jamais vraiment percé dans cette profession depuis neuf ans. Travaillant aujourd’hui dans une station de télédiffusion, il souhaite vraiment réussir sa vie dans ce domaine. Sa petite amie Ryu Du Ri est une blogueuse de 31 ans qui publie des critiques sur internet.
En couple depuis cinq ans, c’est moins l’amour fou qu’une appréciation et un confort mutuels qui les unit : ils vivent ensemble à l’aise depuis déjà deux ans. En effet, ils avaient décidé d’emménager ensemble pour économiser sur l’essence et la nourriture, entre autres. Cependant, cette colocation se fait au grand dam de leurs familles respectives… Ces dernières préféreraient les voir adopter un statut plus légal, comme un mariage. Ils font face à la pression familiale alors qu’ils ne souhaitent que continuer à leur rythme.
Oh Do Si et Ryu Du Ri forment le couple le plus âgé des quatre appartements présentés dans The Lover, mais également le plus mature et le plus réaliste. (C’est d’ailleurs probablement pourquoi le public les voyait plus souvent que les autres protagonistes.) Tous deux sont conscients de l’instabilité de leurs situations, tant professionnelle qu’amoureuse. Ils s’encouragent mutuellement, se chamaillent comme des adolescents, se rabibochent en faisant la moue… C’est une routine qui s’est installée entre eux ; pas la routine qui lasse, mais celle où l’on se rend compte des habitudes prises en vivant avec quelqu’un d’autre, et du confort qui l’accompagne.
Dans ces rôles, Oh Jung Se (Missing Nine, Vampire Detective) et Ryu Hyun Kyung (Run Towards Tomorrow, Tasty Life) ne pouvaient être plus convaincants. Leur jeu est juste, ils sont posés et ont su doser les éléments comiques pour garder l’image réaliste du couple qu’ils forment à l’écran. Frustrations et vie quotidienne sont retranscrites à merveille. Et si certaines scènes un peu plus osées les ont gênés, les téléspectateurs n’en auront jamais aucune idée.
► Appartement 610
Jung Young Joon est guitariste dans un groupe de musique peu connu. À 21 ans, il est plus chômeur que musicien qui gagne sa vie. Quant à Choi Jin Nyeo, elle est de douze ans son aînée. Elle possède un logement, une voiture et un magasin qui vend des plats d’accompagnement. En couple depuis deux ans, ils vivent ensemble depuis un an.
Jin Nyeo soutient son petit ami qu’elle espère voir réaliser ses rêves. Cependant, la différence d’âge et l’immaturité du jeune homme fait qu’elle a parfois l’impression d’élever un jeune garçon plutôt que de vivre avec son petit ami. Qui plus est, Jin Nyeo ressent une certaine insécurité vis-à-vis de son âge plus avancé, qui se traduit souvent par de la jalousie ou des comportements stupides. En effet, par manque de confiance, elle va souvent agir de façon plus mignonne, plus jeune, mais cela se retourne parfois contre elle car la différence de générations n’est pas toujours facile à combler. Encore plus lorsque Young Joon ne s’en rend pas compte et continue d’agir comme un enfant immature, insouciant et indélicat. Mais ils s’aiment et se réconcilient aussi rapidement qu’ils se disputent.
Je tire mon chapeau à Jung Joon Young et Choi Yeo Jin (On The Way To The Airport, Riders: Catch Tomorrow) pour leurs interprétations de ces personnages. Le premier joue merveilleusement bien le jeune homme insouciant qu’est Young Joon, avec les expressions stupides que peut montrer un tel personnage. La seconde m’a convaincue de son jeu en donnant vie à une jeune femme peu sûre d’elle, qui se compare toujours physiquement aux plus jeunes et qui tient à faire marcher sa relation malgré les douze ans d’écart.
► Appartement 510
Hwan Jong et Seol Eun ont la vingtaine et viennent d’emménager ensemble. Ils prévoient de se marier lorsque leur nouvel appartement sera prêt. Encore en début de relation, ils se parlent mutuellement avec un niveau de langage plus formel. Par ailleurs, les apparences sont encore très importantes au stade où ils en sont. C’est surtout le cas de Seol Eun, qui travaille sans relâche pour maintenant l’illusion qu’elle est la féminité incarnée aux yeux de son petit ami.
Ce couple avait moins de temps de présence à l’écran mais ce fut suffisant pour constater l’illusion qu’il représentait. En effet, la relation qu’ils entretiennent comporte beaucoup trop de faux-semblants et de paraître. Même si cela était propice à des scènes comiques, le public vient à se demander si la relation entre Seol Eun et Hwan Jong durera longtemps au vu du formalisme qu’ils utilisent et de la maladresse qu’ils témoignent lorsqu’ils échangent ensemble. On ne peut s’empêcher de s’inquiéter lorsqu’on sait aussi qu’ils considèrent déjà de se marier alors qu’ils semblent encore apprendre à se connaître. Ainsi, a contrario du couple posé de l’appartement 609, celui-ci représente la jeunesse et la relation bourgeonnante.
Les acteurs Park Jong Hwan (film The Boys Who Cried Wolf) et Ha Eun Seol (Age of Youth, Missing Korea) ont su interpréter l’inconfort teinté d’affection qu’il y avait entre leurs personnages. Les hésitations, les prétentions, autant verbales que physiques, ont été mises à l’honneur.
► Appartement 709
Lee Joon Jae est un jeune homme qui vit seul depuis deux ans, après la mutation de ses parents à l’étranger. Cependant, il peine à payer le loyer avec ses jobs à temps partiel et se voit contraint de se mettre en colocation pour raison financière. Solitaire par nature, il cherche un étranger ne parlant pas bien coréen. Le but : partager son appartement (et le loyer) tout en évitant les bavardages. Ainsi, débarque Takuya : à 21 ans, ce jeune Japonais aime voyager et lorsqu’il emménage chez Joon Jae, il va l’ouvrir au monde. En effet, Takuya va chercher à faire sortir son colocataire renfermé.
C’est dans cet appartement que la relation est la plus ambiguë. Les deux jeunes hommes marchent sur la ligne délimitant bromance et romance. Tout semble porter à croire que ce ne sont que deux garçons qui apprennent à se connaître, au-delà de leurs origines respectives… Mais les répliques prennent parfois un tout autre sens. De plus, certaines scènes sont bien plus suggestives que d’autres, et on ne peut dénier l’alchimie de plus en plus profonde qui apparaît entre Joon Jae et Takuya. On pourrait même parler d’attraction à certains moments, vu la tension palpable entre ces deux-là.
Dans la peau de ces personnages, les acteurs Lee Jae Joon (Sweet Home, Sweet Honey, Save Me) et Terada Takuya (groupe Cross Gene) interprètent brillamment leurs rôles adorablement innocents. Une innocence de surface, car les plans de prise de vue ajoutent parfois un côté diabolique à Takuya, qu’on ne sait s’il est réellement naïf ou s’il fait effectivement des avances à Joon Jae. Et ce dernier qui se met donc à s’interroger sur sa sexualité, pris entre deux feux : ce nouveau colocataire est-il trop affectueux ou se fait-il des idées ?
Avis général
► Différentes relations de couple
The Lover est un drama qui parle de quatre sortes de relation en mettant en scène quatre foyers différents. Le public découvre la relation durable et posée mais avec le lot d’inquiétudes qui va avec l’âge mature des protagonistes. Il y a aussi le couple entre une femme et un homme de douze ans son cadet : ils mettent en évidence les différences générationnelles mais aussi de maturité venant avec l’âge. Avec l’appartement 510, c’est à une nouvelle relation qui semble aller trop vite que l’on s’intéresse, avec un couple pour lequel les apparences priment sur la réalité. Enfin, l’appartement 709 introduit la question de l’orientation sexuelle et la notion de bromance dans le drama.
J’ai trouvé dommage qu’il n’y ait pas plus d’interactions entre les différents foyers. En effet, à part quelques rencontres ci et là, nous voyons majoritairement la vie menée par les habitants indépendamment des autres. Qui plus est, ces rencontres ont été ajoutées au drama plus dans un souci de comédie que de relations humaines. Il y est plus souvent histoire de comparaison (de taille, de physique etc) entre les personnages qui se croisent que de dialogues profonds ou de partage réel.
► Le statut professionnel et marital en Corée
The Lover ne traite pas que de romance, loin de là. La question de la carrière en Corée est aussi abordée. En effet, la moitié des protagonistes n’ont pas de situation financière stable alors qu’ils ne cherchent que cela. On se rend compte que le statut professionnel est également important pour l’image que l’on renvoie de soi-même au monde environnant.
Le drama aborde également la question du mariage : trois couples confirmés vivent ensemble sans pour autant être légalement liés. Et cela peut leur causer des ennuis. Ainsi, Oh Do Si et Ryu Du Ri font face à la pression familiale de se marier, tandis que Choi Jin Nyeo se fait sans cesse interroger sur le futur qu’elle souhaite avec un petit jeune qui semble vivre à ses crochets. Enfin, le couple Hwan Jong et Seol Eun est relativement récent : tous deux sont encore au stade où chacun doit plaire à la famille de l’autre, famille qui peut décider de faire pression et demander leur rupture.
► Du contenu osé pour un drama coréen
The Lover parle de romance, de carrière et de mariage. Cependant, ce que nombre de téléspectateurs aura retenu, c’est le contenu étonnamment graveleux du drama. En effet, les dramavores sont plus habitués à des histoires plus prudes, mais The Lover casse tout cela. Bien qu’on reste loin des films coréens explicites comme Mademoiselle ou Frozen Flower, le contenu est très osé pour le format proposé.
C’est ainsi que beaucoup ont davantage associé ce drama aux séries américaines plutôt qu’aux dramas coréens. Le drama présente des scènes parfois explicites, parfois suggestives. Je tire personnellement mon chapeau aux acteurs qui ont joué le jeu (c’est le cas de le dire…) avec brio. Autant verbalement que physiquement, d’ailleurs.
► OSTs et cinématographie
Je ne peux pas parler de The Lover sans évoquer la cinématographie. Les scènes sont simples, mais certains angles de vue sont très intéressants. Ils pouvaient permettre d’accroître la suggestivité des scènes, en plus des dialogues à double sens. Le tout fait son petit effet.
Enfin, petite mention aux OSTs qui complètent bien l’ensemble. La réalisation ravit le public coréen avec de vieilles chansons populaires. Leur ajout peut apporter une dernière touche mais seulement si l’on connaît leur signification pour les Coréens. Ce que j’ai apprécié en plus, c’est que le titre et l’artiste de chaque chanson importante s’affichaient à l’écran.
Conclusion sur The Lover
The Lover est un drama humain plutôt réaliste dans le scénario et à la réalisation assez comique (même si cela peut sembler exagéré pour certains téléspectateurs). Il aborde des problèmes sociétaux divers : travail, carrière, sexualité, mariage. Cependant, on ne peut nier le côté américanisé du drama ni son caractère graveleux. Ainsi, le visionnage est à vos risques et périls. Cela dit, The Lover change de ce que l’on a l’habitude de voir : il n’hésite pas à aller au-delà de la pudeur habituelle des dramas coréens.