Informations
Titre original : 누에치던 방
Titre anglais : Jamsil
Pays : Corée du Sud
Réalisatrice et scénariste : Wan Min Lee
Diffusion : 31 janvier 2018
Genre : drame
Durée : 2 h 11
Synopsis
Un jour, Cha Mi Hee, une inconnue, apparaît sur le seuil de la porte de Jo Sung Sook, affirmant être sa meilleure amie, ce qu’elle n’est pas à l’évidence. Jo Sung Sook la laisse entrer malgré tout et commence alors un étrange jeu de rôle où chacune se révèle peu à peu à l’autre. Tandis que d’autres rencontres surviennent, le passé refait surface…
Casting
Mon avis sur l’histoire
Les relations humaines, un choix audacieux
La réalisatrice Wan Min Lee a choisi un thème assez complexe pour son premier long-métrage : les relations humaines. En effet, la réalisatrice ne s’est pas contentée de nous montrer les différentes relations que peuvent entretenir les individus entre eux. Wan Min Lee creuse encore plus loin en nous parlant des relations amicales, amoureuses, etc. qui évoluent dans le temps.
À travers Jamsil, nous comprenons toute la difficulté de l’individu à évoluer, que ce soit personnellement ou socialement. En effet, grâce au personnage de Cha Mi Hee, on se rend compte que nos relations passées nous hantent dans le présent et qu’il est bien souvent difficile de s’en séparer.
Nos deux personnages principaux ont tous les deux vécu une amitié très forte au lycée. Pourtant, des années plus tard, il n’en reste rien. Et c’est grâce à cette situation que le scénario de Wan Min Lee est fort car il pose un problème bien réel. Des années après, une amitié peut-elle rester la même ? Nos deux personnages doivent-ils partir à la recherche de leurs anciennes amies ou essayer de passer à autre chose ?
Vous l’aurez compris, Jamsil est un film intelligent, sensible qui fait réfléchir et c’est peut-être aussi sa faiblesse…
Un long-métrage dont on ne voit jamais la fin
Si ce film pourrait ressembler à Jane tant sa mise en scène est aussi complexe, Jamsil n’a, à l’inverse, pas réussi à me captiver.
Tout d’abord sur la forme, le rythme du film est assez lent. Le silence règne tout au long des scènes, les personnages se regardent dans le blanc des yeux. Il y a peu de musiques envoûtantes et on attend impatiemment la fin. Le sujet étant délicat, il aurait fallu trouver un moyen de le dynamiser, que ce soit sur les plans ou les couleurs… Ici, Wan Min Lee a fait une réalisation qui tend au maximum vers le réalisme et c’est peut-être son erreur.
Ensuite, le scénario est assez brouillon. En effet, la plupart des scènes s’enchaînent sans vraiment d’ordre logique, le présent et le passé n’étant pas assez différenciés. Malgré les couleurs (jaune et rouge vif pour le passé), la présence de l’actrice Kim Sae Byuk dans deux rôles différents nous largue complètement. Si au début on lutte en essayant de comprendre qui est qui, on abandonne rapidement.
Surtout, le spectateur a l’impression de subir le sort plutôt pitoyable des personnages, ce qui ne rend pas forcément le film agréable à regarder, ou en tout cas pas aussi longtemps. La réalisatrice a voulu, je pense, aborder différents problèmes liés aux relations humaines ce qui rend le film trop long à mon goût. Elle aurait dû rester sur un problème spécifique, ce qui aurait permis une histoire plus simple, des personnages moins torturés et moins de scènes confuses.
Le jeu des acteurs et actrices
Et surtout actrices ! Ça fait du bien de voir un film dans lequel les femmes sont à l’honneur. Les trois actrices principales Lee Sang Hee (20th Century Boys and Girls, Tunnel, I Can Speak), Kim Sae Byuk (The Day After, First Lap) et Hong Seung Yi ont très bien su transmettre les émotions de leur personnage respectif sans parler. Comme Lee Sang Hee l’explique à travers différentes interviews, il a été difficile pour elles de ne pas se parler. Dans les instants de colère ou de dispute, elles avaient souvent envie de rajouter quelques répliques, ce qui n’aurait pas forcément été utile tant leur jeu au final est parfaitement maîtrisé.
Quel dommage en revanche pour l’actrice Lee Joo Young (Weightlifting Fairy Kim Bok Joo, Jane) qui n’a pas eu assez de répliques à mon goût… Cette jeune actrice à la carrière prometteuse n’a eu malheureusement que peu de scènes pour montrer de quoi elle était capable. En tout cas, encore une fois, elle a démontré qu’elle pouvait interpréter différents rôles sans grande difficulté.
Pour nos deux acteurs masculins, Lee Sun Ho (Doctors, Melo, Coffee Mate) et Im Hyeong Gook (Housemate, A Midsummer’s Fantasia, Come, Together), là aussi rien à signaler. Si leurs personnages ne sont pas les plus importants de l’histoire, leur jeu d’acteur permet au public de se rappeler d’eux.
Conclusion
Jamsil n’est pas un film que l’on peut apprécier en une fois. On est souvent désabusé à la fin du premier visionnage, on tente de comprendre les événements, de mettre un ordre entre eux… Il faut donc, à mon avis, le regarder une deuxième fois pour vraiment apprécier ce premier long-métrage de Wan Min Lee. La réalisatrice a choisi un thème très poignant, qui nous touche tous personnellement, ce qui rend tout de même le film très beau et humain. On regrette cependant sa complexité dans la réalisation.
Sources : Hancinema | Allociné | Asianwiki
Article de Sammin.