[Review film] « Les Bonnes étoiles », un road trip en famille

Après avoir fait sensation à Cannes, Les Bonnes étoiles (Broker) est sorti dans les salles françaises début décembre. Retour sur un film émouvant qui aurait pu être un chef-d’œuvre.

Produit par CJ ENM, Les Bonnes étoiles est le premier film en coréen du réalisateur japonais Koreeda Hirokazu, connu notamment pour Nobody Knows (2004) ou Une affaire de famille (2018), Palme d’Or au Festival de Cannes de la même année. Fan inconditionnelle de Koreeda mais également de son casting de choix, j’attendais donc avec impatience ce long-métrage. Mes attentes étaient peut-être trop élevées… Les Bonnes étoiles m’a à la fois beaucoup plu et déçue. Explications.

Affiche coréenne officielle Les Bonnes étoiles (Broker)

Présentation Les Bonnes étoiles

Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce film un succès : scénario, casting et réalisateur.

Synopsis Les Bonnes étoiles

Un soir pluvieux, une jeune femme dépose son nouveau-né devant une « boîte à bébés ». Peu après, elle retourne dans la structure censée l’avoir recueilli, mais il a disparu. En effet, elle découvre rapidement que deux compères à la combine bien rodée l’ont pris sous leur aile dans l’optique de le vendre à des parents fortunés et en mal d’enfants. La jeune femme les retrouve et négocie avec eux : ils se partageront le butin de la vente. Ne reste plus qu’à trouver les parents adéquats, et rien n’est moins simple…

Bande-annonce des Bonnes étoiles sous-titres français (Allociné)

Une équipe d’exception pour Les Bonnes étoiles

Koreeda a fait les choses en grand pour son premier film en coréen en réunissant les stars mondiales Song Kang Ho (Memories of Murder 2004, Parasite 2019) et Bae Doona (Sense 8 2015-2018, Stranger 2017, Kingdom 2019), la formidable Lee Ji Eun alias IU (Dream High 2011, Hotel del Luna 2019), mais aussi Kang Dong Won et Lee Joo Young, dans un même film.

Le casting et le réalisateur des Bonnes étoiles présentent le film au Festival de Cannes 2022.

Le film a été très bien accueilli à Cannes, lors du festival. Koreeda n’a pas été le seul à être ovationné. Le public non initié a été conquis par le talent et l’élégance de Lee Ji Eun, et Song Kang Ho, qu’on ne présente plus, a été récompensé du Prix d’interprétation masculine pour son rôle de contrebandier au grand cœur. Un vrai succès avant même sa sortie, qui a encore davantage attisé ma curiosité !

Koreeda Hirokazu, réalisateur des Bonnes étoiles (2022)

Mon avis sur Les Bonnes étoiles

Peut-être avais-je mis la barre trop haut… Évidemment, Les Bonnes étoiles est un excellent film, mais je n’ai pas été conquise à la hauteur de mes espérances. Les sentiments sont là, les larmes montent parfois. Pour autant le coup de cœur n’y est pas, et c’est là où pointe ma déception.

Hirokazu Koreeda transpose à la Corée des thèmes qui lui sont chers…

Impossible de ne pas voir les thématiques préférées de Koreeda tout au long des Bonnes étoiles. Déjà dans Une affaire de famille (2018), il portait à l’écran des marginaux au grand cœur, réunis plus ou moins par hasard, qui deviennent une famille. Ici, notre famille improbable se forme au fil d’un road trip sympathique, mais au cours duquel chaque étape plonge le spectateur dans un cours sur les problèmes de natalité, sur le système d’adoption en Corée et, plus généralement, sur l’injustice de la vie. Malheureusement, une certaine lourdeur se fait sentir. Certains éléments, voire certains arcs narratifs – tout ce qui concerne les deux enquêtrices par exemple -, n’étaient pas indispensables. Au bout d’un moment, le temps peut paraître long.

… dans un road trip émouvant

Ce qui me chiffonne le plus, c’est que j’ai autant aimé ce film qu’il m’a déçue. Certaines séquences sont merveilleuses, drôles et enthousiastes à l’instar de la fête foraine. D’autres sont cruelles et déchirantes. Mais des fioritures et des répliques mièvres viennent gâcher tout ce bonheur qu’on ressent à voir cette famille se former et ces êtres délaissés commencer à s’apprécier.

Le road trip forge des liens indéfectibles entre les personnages

En écrivant, je me trouve un peu dure. Se rappelle à moi que les acteurs sont exceptionnels, que le duo Lee Ji Eun et Kang Dong Won fonctionne à merveille, et que Song Kang Ho nous fait une nouvelle démonstration de son talent.

Mais un peu trop plein de bons sentiments

La magie n’opère pas, à l’exception de quelques scènes. Tout est téléphoné, et je repense à ce sentiment si particulier que j’ai ressenti en sortant de la salle de cinéma. Le film aurait pu être parfait. Ce n’est pas qu’il m’a laissée de marbre, mais je me sens comme seule, au bord de la route. Comme si j’avais raté le van de Sang Hyun, Dong Soo et Soo Young. Ils sont partis sans moi, ou bien je ne suis pas montée.

Sources : Hancinema | MyDramaList | Soompi : (1)(2)(3)