Le principal parti d’opposition en Corée du Sud, le Parti Démocrate, vient de proposer un projet de loi demandant à ce qu’un conseil indépendant examine les accusations qui pèsent contre la première dame de Corée du Sud, Kim Keon Hee.
Une première dame à la réputation sulfureuse
Avant même que son époux Yoon Suk Yeol soit élu président de la République de Corée, Kim Keon Hee faisait déjà parler d’elle.
Début 2022, en pleine période électorale pour les élections présidentielles, la future première dame embarrasse le parti de son époux en menaçant de faire emprisonner les journalistes critiques à l’égard de son mari. En remettant en cause la liberté de la presse, elle se met à dos l’ensemble des médias. Kim Keon Hee prend également la défense d’un ancien candidat aux élections présidentielles alors en prison pour viols, ce qui détériore davantage sa réputation.
Si à peine quatre mois sont passés depuis les élections présidentielles et la victoire de Yoon Suk Yeol, peu de jours passent sans que l’actualité ne s’intéresse à la première dame.
Plaintes et accusations de l’opposition politique
Le Parti Démocrate affirme que la colère de l’opinion publique « se répand comme une traînée de poudre » et exige des excuses de Kim Keon Hee et du parti Pouvoir au peuple. Selon l’opposition, les autorités fermeraient les yeux sur les actes illégaux impliquant le couple présidentiel, ce qui questionnerait leur impartialité.
Le Parti Démocrate a donc décidé de porter plainte contre le la première dame pour trois raisons : elle n’aurait pas déclaré des bijoux de luxe alors que la loi l’oblige à déclarer tout bijou évalué à plus de 5 millions de won ; elle serait impliquée dans des manipulations en bourse de l’entreprise Deutsch Motors en 2010 ; elle aurait soumis de faux diplômes sur plusieurs CVs.
Enfin, la première dame est critiquée pour avoir plagié sa thèse de doctorat. Selon un collectif académique, les travaux de Kim Keon Hee violeraient les règles académiques. Ces accusations font parler d’elles dans la mesure où elles remettent en cause le prestige de l’université Kookmin.

Des scandales issus d’une stratégie médiatique ?
Ces accusations ont été réfutées par le couple présidentiel et l’université Kookmin, qui a déclaré que les « raccourcis » du documents ne pouvaient être considérés comme du plagiat. En se penchant sur le collectif académique, on remarque qu’une majorité de ses membres a soutenu le président du Parti Démocrate Lee Jae Myung lors de la campagne présidentielle, et ne serait donc pas objective.
Mais surtout, les accusations du Parti Démocrate sont perçues par le gouvernement comme une parade à l’action de l’administration actuelle, qui dirige une enquête contre Lee Jae Myung (celui-ci est soupçonné d’avoir entrepris des projets immobiliers sous l’influence d’investisseurs et d’être lié à un scandale de corruption sexuelle).
Selon le Parti Démocrate, dont l’image est salie par cette affaire, cette enquête ne serait qu’une « vengeance politique » menée contre l’ancien candidat. Mais on peut penser que l’intérêt porté sur la première dame est une manière de détourner les regards de ces affaires. Cette stratégie médiatique serait en outre encouragée par la faible popularité du président.
Sources : Korea JoongAng Daily | The Korea Herald (1).(2) | Le Parisien | Yonhap News Agency | The Korea Times