Les résidents étrangers en Corée sont-ils victimes d’une inégalité d’accès à la vaccination contre la COVID-19 ? C’est en tout cas ce que dénonce une coalition de plus de quarante associations protégeant les droits de l’Homme et des migrants. Elles appellent le gouvernement coréen à assurer l’accès aux vaccins pour les résidents étrangers en Corée, touchée de plein fouet par la troisième vague du virus.
Une vaccination théoriquement ouverte aux ressortissants étrangers
Depuis le début de l’année 2021, le gouvernement sud-coréen a pris plusieurs mesures afin de permettre aux étrangers de se vacciner, dans le cadre du programme visant à limiter la propagation de la COVID-19 en Corée.
Dès janvier, il était prévu que l’accès du vaccin soit étendu à tous les résidents étrangers en Corée du Sud, dès que la campagne de vaccination commencerait. La condition était que ces étrangers devaient être présents légalement sur le territoire coréen, et pour plus de trois mois.
La vaccination a ensuite été ouverte aux sans-papiers afin de limiter la propagation du virus, suite aux appels des associations protégeant les droits de l’Homme. Selon le porte-parole du gouvernement, ces étrangers clandestins auraient donc accès au vaccin de la même façon que les Coréens et ne seraient pas contrôlés par les forces de l’ordre.
En mai enfin, il a été confirmé que les étrangers pouvaient se faire vacciner dans les centres de santé publique et qu’ils étaient soumis aux mêmes règles de priorité que les Coréens.

Des problèmes de communication et une politique discriminatoire ?
Selon la coalition des associations, la politique de vaccination sud-coréenne serait discriminatoire envers les étrangers et les personnes ne parlant pas coréen.
Par exemple, les sites d’information sur la vaccination ne sont actuellement disponibles qu’en langue coréenne, alors qu’ils sont disponibles en plus de 60 langues aux Etats-Unis ou en Australie. De plus, les doses restantes de vaccin, celles qui sont encore disponibles lorsqu’une personne ne s’est pas présentée à son rendez-vous, ne sont accessibles qu’aux personnes inscrites au service d’assurance santé coréen.
Les associations dénoncent également le fait que des résidents étrangers se voient refuser l’accès à certains centres de santé publique. Il y aurait donc un problème de diffusion et d’harmonisation de l’information à travers les différents centres du pays.
On peut également noter que les résidents étrangers sont exclus des plans de distribution de masques et des aides du gouvernement sud-coréen. La coalition a d’ailleurs rappelé que les tests contre la COVID-19 ont été rendus obligatoires pour les étrangers en Corée, ce qui avait fait débat le mois dernier. Cette mesure discriminatoire avait donc été retirée à Séoul à la suite du scandale, mais était restée en vigueur dans les autres provinces du pays.
En conclusion
Selon les associations, « le gouvernement, bien qu’il reconnaisse les migrants comme un groupe à haut risque d’infection, ne cherche même pas à résoudre des problèmes tels que l’accès inégal à l’information et aux services médicaux ».
En effet, si les annonces du gouvernement sud-coréens tendent à confirmer l’inclusion des étrangers dans son programme de vaccination, la mise en pratique de ces mesures semble plus compliquée à assurer pour l’instant.