La Corée du Sud a présenté, ce jeudi 4 décembre, un satellite géostationnaire de surveillance de l’environnement, le Chollian 2B (천리안위성 2B). Son but ? Suivre le mouvement des polluants atmosphériques et océaniques.
Après près d’une décennie de recherches, le Chollian 2B, anciennement appelé COSM-1 (Communication, Ocean and Meteorological Satellite 1), sera déployé en février 2020 depuis le centre spatial guyanais. Il ira ensuite se placer en orbite fixe à 36.000 kilomètres au-dessus de l’Équateur d’où il concentrera son focus sur l’Asie de l’Est.
De là, le satellite collectera des données sur les transformations environnementales de la région. La densité de polluants atmosphériques mais aussi les marées rouges et vertes (correspondant à la prolifération d’algues) pourront être étudiées.

2010, un premier lancement
Issu d’un partenariat entre l’Institut coréen de recherche aérospatiale (KARI) et le Centre national d’études spatiales (CNES
), le programme COMS-1 vit sa troisième génération de satellites.
En 2010, la Corée du Sud avait lancé la première version, le Chollian 1, depuis la fusée Ariane 5ECA. Après de nombreux déboires techniques qui avaient reportés le lancement à plusieurs reprises, le satellite avait pu être mis en orbite le 21 juin 2010. Le Chollian-1 était un satellite de 2460 kg avec 3 charges destinées à la météo, l’observation des océans et les télécommunications expérimentales.
Huit ans plus tard, c’est le Chollian-2A qui a traversé, à son tour, la stratosphère pour collecter les données terrestres. Les satellites Chollian-2A et -2B (3,4 tonnes) font partie de la série GEO-KOMPSAT-2 (GK-2) de satellites de surveillance météorologique et environnementale qui fonctionnent à partir de l’orbite géostationnaire. La mission du premier est de collecter les données terrestres tandis que le second sera centré sur les océans.

Spécificités techniques du Chollian 2B
La grande particularité des satellites COMS-1 résident dans leur équipement optique de pointe, le GEMS. Il permet de surveiller les fines poussières dans l’air et peut collecter des données sur une vingtaine de types de polluants atmosphériques.
Avec une avance de deux ou trois ans sur les capteurs similaires mis au point par la NASA et l’EESA, il pourra couvrir huit fois par jour une région d’environ 5.000 km de long en Asie de l’Est depuis le Japon jusqu’à l’Indonésie et le sud de la Mongolie.
Les satellites Chollian 2A et 2B possèdent aussi l’imageur GOCI qui observe les catastrophes marines, notamment les marées rouges, récurrentes sur les côtes coréennes, et la prolifération d’algues en temps réel. Le Chollian 2B, grâce à son GOCI-2 plus avancé, a une résolution optique beaucoup plus élevée et la capacité de surveiller plus de types de données calculées que le Chollian 1, contribuant ainsi à la protection de l’environnement marin, à la sécurité en mer et à la gestion des ressources marines.
Pour en savoir davantage sur les spécificités techniques du COMS-1.
Le Chollian 2B, une aventure coréenne
Choi Won Ho, responsable du département des sciences spatiales et scientifiques du Ministère de la Science et des TIC, a rappelé l’importance de cette recherche pour laquelle le gouvernement coréen a contribué à hauteur de 386,7 milliards de wons (environ 293 millions de dollars) sur le seul projet Chollian 2B. Il a souligné l’utilisation de technologie coréenne de pointe et la valorisation des entreprises nationales.
Dès 2021, les données récoltées par les deux satellites devraient être rendues publiques.
Sources : Korea.net / Yonhap News / Arianespace / earth-esa / Space Watch / KARI
Article rédigé par Casado Hélène.