Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a récemment proposé à la Corée du Nord un plan d’aide économique en échange de la dénucléarisation de la péninsule. Mais l’offre a rapidement été rejetée par la Corée du Nord.
Plan d’aides pour la Corée du Nord
Ce lundi 15 août a eu lieu la journée nationale de la libération de la Corée. Pour l’occasion, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a tenu un discours lors duquel il a proposé à la Corée du Nord un plan d’aide en échange d’une dénucléarisation de l’État nord-coréen.
Le but de ce plan serait d’améliorer l’économie et le niveau de vie de la population nord-coréenne, en proposant de l’énergie, de la nourriture et du soutien pour moderniser les infrastructures nord-coréennes. Ce plan d’aide s’inscrit dans la ligne politique que le président sud-coréen, qui considère la dénucléarisation comme « essentielle », a initiée lors de son discours d’investiture en mai 2022.
Cette initiative est soutenue par les États-Unis, qui viennent d’ailleurs d’effectuer un exercice annuel avec les troupes militaires sud-coréennes, le « Ulchi freedom shield ».
Scepticisme des spécialistes
Face à cette annonce du président sud-coréen, les spécialistes se sont montrés sceptiques quant à l’idée que la Corée du Nord accepte cette offre : le pays dédie une grande partie de son PIB à son armement nucléaire et refuse depuis de nombreuses années les compromis du genre avec la communauté internationale.
Park Won Gon, professeur en études nord-coréennes à l’université pour femmes d’Ewha, a estimé que ce plan était voué à l’échec dans la mesure où il était très similaire au projet « Vision 3000 » de l’ancien président Lee Myung Bak, qui n’a jamais abouti.
En outre, l’année 2022 a déjà été marquée par un tir de missiles balistiques intercontinentaux à pleine portée et par une déclaration de Kim Jong Un, dans laquelle le dirigeant nord-coréen affirmait être « prêt à mobiliser » les capacités nucléaires de son régime en cas de guerre avec les États-Unis ou la Corée du Sud.

Réactions immédiates de la Corée du Nord
La réaction de la Corée du Nord à la proposition de Yoon Suk Yeol ne se fait pas attendre. Le mercredi 17 août, deux missiles de croisière sont tirés et le vendredi 19 août, la proposition est catégoriquement rejetée par Kim Yo Jong, la soeur de Kim Jong Un. Celle-ci a qualifié l’offre sud-coréenne de « sommet d’absurdité », en précisant que l’arme nucléaire représentait l’honneur de la Corée du Nord et que Yoon Suk Yeol se montrait « puéril » en voulant l’interdire.
Le bureau de la présidence sud-coréenne a alors exprimé son profond regret face à cette déclaration et expliqué qu’une telle attitude ne ferait que renforcer l’isolement de la Corée du Nord sur la scène internationale.
Les spécialistes de la Corée du Nord considèrent que cette annonce montre que la Corée du Nord refuse de se voir dicter sa conduite par la Corée du Sud et veut être à l’initiative des relations intercoréennes.
Sources : Le Monde (1).(2).(3) | Yonhap News Agency (1).(2) | The Korea Times