C’est à l’époque Joseon que je vous entraîne avec Warrior Baek Dong Soo. Bien qu’il date de 2011, ce n’est que récemment que je l’ai vu et que je suis tombé sous le charme, que ce soit de l’histoire, des personnages ou de l’OST. Cet historique est réalisé par Kim Hong Seon, Lee Hyeon Jik et Lee Myeong Woo et le scénario est de Kwon Soon Gyoo. C’est une adaptation du comic Honorable Baek Dong Soo (2010) de Lee Jae Heon.
Titre original : 무사 백동수
Autre titre : Honorable Baek Dong Soo (titre du comic d’origine)
Année : 2011
Chaîne de diffusion : SBS
Genres : historique, drame
Casting : Ji Chang Wook, Yoo Seung Ho, Yoon So Yi, Shin Hyun Bin
[Attention : à partir d’ici, le risque de spoilers est très grand. Si vous n’avez pas vu le drama et que vous ne souhaitez pas être spoilés, je vous conseille de ne pas lire la suite.]
L’UNIVERS ET L’HISTOIRE
Warrior Baek Dong Soo, comme beaucoup d’historiques, se base sur une histoire réelle. Ici, il s’agit de la lutte de la dynastie Joseon contre l’Empire Qing et l’histoire de Sado le Prince Héritier qui est une grande source d’inspiration pour les dramas (The Throne, Secret Doors).
Toutefois, une des forces de ce drama est qu’il arrive à nous transporter à cette époque et à nous dépeindre toute la situation historique, politique et militaire sans en être une seule seconde ennuyeux. Si Warrior Baek Dong Soo est basé sur des faits réels, il sait en extraire l’essentiel pour créer sa propre histoire, sa propre intrigue et plus important, sa propre atmosphère.
Il faut que cette dernière soit passionnante et l’histoire haletante pour tenir jusqu’au bout de ces vingt-neuf épisodes d’une heure et cinq minutes chacun. Épisodes qui nous entraînent sur plus de vingt ans d’histoire. Bien entendu, pour un drama aussi riche, il y a des longueurs et des moments moins intéressants, mais j’y reviendrai.
Toujours est-il que ces moments ne viennent pas gâcher le visionnage du drama en lui-même, qui peut se permettre certaines lacunes dans son scénario étant donné la qualité globale de l’oeuvre et de la justesse de jeu du casting.
Je ne vais pas aller trop vite cependant et je vais d’abord m’attarder sur l’histoire et sur ce qui m’a particulièrement marquée dans la façon dont elle est retranscrite.
L’histoire commence quand le Prince héritier de Joseon (Oh Man Seok) décide d’abattre le monument symbolisant la domination Qing (la Chine actuelle). Créant un incident diplomatique, le prince est condamné. Mais un de ses plus loyaux compagnons, Baek Sa Geong, décide de prendre sa place et de subir la sentence, condamnant sa famille à la même peine.
Aidée par les compagnons d’armes du prince, la femme de Baek Sa Geong s’enfuit, enceinte de Dong Soo (Ji Chang Wook). Le jeune homme naît difforme et doit porter une armure de bois pour se tenir normalement. Le bébé se fait finalement capturer avec sa mère. Pour le sauver, le meilleur épéiste de Joseon, Gim Gwang Taek (Jun Kwang Ryul) et meilleur ami du père de Dong Soo décide de sacrifier son bras en guise de jugement. Il promet alors de toujours protéger l’enfant de son ami.
De son côté, Yeo Woon (Yoo Seung Ho) est l’enfant d’un des autres compagnons d’armes du père de Dong Soo. Ce dernier, alcoolique, voit en son fils la marque maudite d’un futur assassin. Alors qu’il cherche à l’éliminer, sa femme se sacrifie à sa place, confirmant les doutes du père concernant la potentielle nature de son enfant. Pourtant, à la suite de ce drame, il décide de l’épargner.
La suite du drama raconte comment les chemins de Baek Dong Soo, recueilli par Heuk Samo, un autre ami de son père et celui de Yeo Woon vont se croiser. Comment leur amitié va naître, comment ils vont s’intégrer aux intrigues politiques du royaume et à la volonté de vengeance du Prince Sado. Et comment ils déjoueront la conspiration des Norons menée par le terrible ministre Hong Dae Ju. Beaucoup de rebondissements sont à prévoir et notamment l’éventuelle révélation de l’appartenance de Yeo Woon à la terrible guilde d’assassins Heuksa Chorong, dirigée par le sombre Cheon (Choi Min Soo) et aussi la rencontre avec la mystérieuse Ji Seon (Shin Hyun Bin).
Il est presque impossible de développer toute l’histoire de ce drama tellement celui-ci est dense et comporte tant d’intrigues qui se mêlent au sein de sa narration. Pourtant, on ne s’y perd pas. Que ce soit l’intrigue principale du soulèvement des Noron au sein de la dynastie Joseon, l’histoire d’amitié entre Dong Soo et Yeo Woon, les différentes romances et filiations, tout s’embranche d’une façon très fluide, ce qui rend le visionnage du drama très agréable. Et surtout, aucune ne prend le pas sur une autre. Chacune des intrigues tient en haleine jusqu’à la fin de l’histoire, ce qui est un argument non négligeable pour un drama avoisinant les trente heures.
De plus, s’il y a quelque chose qu’on ne peut pas retirer à Warrior Baek Dong Soo, c’est l’intensité de l’action et du jeu. Si vous ne l’avez pas encore vu, préparez vos mouchoirs et votre petit cœur car il y a de quoi pleurer et sursauter plusieurs fois. Encore une fois, c’est dû avant tout à l’écriture du scénario qui sait garder ses secrets jusqu’à la toute fin et qui sait tromper le spectateur aux moments où il s’y attend le moins. Des trahisons et des histoires d’amour, nous en avons vu des milliers, mais je vous assure que celles-ci vous prendront aux tripes.
LE JEU D’ACTEUR
Qui dit histoire intense, dit aussi performance d’acteur. Je vais essayer de ne pas être trop dans l’emphase, surtout que je tiens à préciser que tout le monde n’est pas égal dans la qualité de jeu. Certaines actrices et certains acteurs sont époustouflants quand d’autres laissent presque indifférents. Ce qui est plutôt gênant quand il s’agit d’acteurs principaux.
Tout comme l’histoire est trop longue à résumer, il est impossible de passer en revue tous les personnages et tout le casting. Pourtant chacun participe au succès de l’histoire.
En parlant des acteurs, on peut dire qu’ils savent se faire attendre. En effet, si on prend le cas de Ji Chang Wook et de Yoo Seung Ho, ils n’apparaissent qu’à la fin du cinquième épisode. Cela dit, cette attente n’est pas insupportable pour autant, déjà parce que Yeo Jin Goo et Park Gun Tae jouent très bien les personnages adolescents, mais aussi parce que l’histoire et l’interprétation créent une tension qui donne encore plus l’envie de voir Yoo Seung Ho et Ji Chang Wook à l’écran, sans que l’attente ne paraisse une seule fois trop longue. D’ailleurs, il faut noter que le choix des acteurs qui jouent les personnages adolescents est très pertinent et donne encore plus de crédit à l’histoire et à la suite des événements.
Pour commencer à aborder le sujet des acteurs, j’aimerais d’abord parler de Yoo Seung Ho. En effet, selon moi, Yeo Woon est le vrai héros de ce drama. Il a toujours un pied dans les intrigues et est un personnage à couper le souffle. Le rôle de l’apprenti assassin fort bien préparé par Park Gun Tae trouve vraiment toute sa complexité avec Yoo Seung Ho.
On sait bien qu’il est généralement plutôt doué quand il s’agit d’exprimer tout un panel d’émotions, il nous montre ici qu’il est tout aussi talentueux quand il s’agit de n’en exprimer qu’un minimum. Yoo Seung Ho a cette faculté de tout intérioriser et de tout laisser s’échapper à certains moments clés qui ne rend pas indifférent.
Il dépeint là un Yeo Woon très profond, en proie à de graves doutes quant à sa propre identité, sa propre destinée et sur la façon dont on a écrit sa vie pour lui. L’enfant apprenti destiné à devenir le grand maître de la guilde est quelque chose d’un peu cliché mais qui fonctionne très bien ici. Yoo Seung Ho nous fait prendre un grand ascenseur émotionnel tout au long de l’histoire et ses interactions avec les autres acteurs rendent le personnage encore plus intéressant. Je vous préviens, il vous fera passer par tous les états, du rire aux larmes et c’est là la force de ce jeune acteur.
Ji Chang Wook, lui, nous fait vivre d’autres sortes d’émotions. On a souvent tendance à rire et soupirer des pitreries de Dong Soo. Car si dans la dernière partie du drama, il gagne en sérieux, Dong Soo est un personnage prétentieux, un peu clown, boudeur mais aussi très attachant.
Ce qui ressort du jeu de Ji Chang Wook, c’est qu’il arrive avec brio à montrer l’évolution de son personnage, passant d’un état à l’autre, de clown à grand maître épéiste sans jamais se montrer incohérent. Et bien entendu cette évolution se ressent le plus dans le développement de son amitié et de sa rivalité avec Yeo Woon. Si son personnage est moins profond que celui de Yoo Seung Ho, on peut tout de même admirer le jeu d’acteur de Ji Chang Wook dans ce drama. Inutile de préciser que l’alchimie, la tension et les sensations qui s’échappent de la relation des deux amis sont parfaites et très prenantes.
Parler de tous les acteurs serait beaucoup trop long, mais il faut tout de même noter qu’une majorité du casting nous livre une performance incroyable. Que ce soit le sombre Cheon de Choi Min Soo, la douce Ga Ok de Yoon Ji Min ou bien le diable en personne, Hong Dae Ju brillamment interprété par Lee Won Jong, tous apportent quelque chose en plus à ce drama, ce qui le rend tout à fait unique à mes yeux. On déplorera le jeu un peu en dessous de Shin Hyun Bin, qui bien qu’incarnant un personnage principal, arrive à rendre plates des scènes qui auraient dû nous tirer les larmes.
POINTS NÉGATIFS ET CONCLUSION
Warrior Baek Dong Soo est un drama d’une grande qualité mais il n’échappe pas à certaines critiques. J’ai dit plus tôt que l’intrigue maintenait en haleine tout au long du drama, ce serait mentir de dire qu’il n’y a pas quelques longueurs. Plusieurs pans de l’intrigue m’ont parfois semblé de trop. La romance du héros avec un personnage féminin représente des instants de pause dans la trame, mais sont aussi des moments plus clichés, qui apportent peu à l’histoire finalement. Cela dit, elle reste bien au second plan dans le scénario.
On peut aussi critiquer l’attitude de certains personnages, dont Dong Soo concernant les intrigues en cours. Certes le personnage est comme cela, mais beaucoup de longueurs scénaristiques auraient pu être évitées si le héros était un peu plus au fait de tous les enjeux en présence. Tout comme la majorité des personnages qui jugent beaucoup trop facilement Yeo Woon sans se demander s’il y a du bon dans le cœur du jeune assassin. On n’échappe pas d’ailleurs à de nombreux discours sur le destin, mais ils sont plutôt efficaces dans cette histoire.
Bien entendu la fin du drama fait également débat et divise beaucoup de monde. Me concernant c’est une plutôt grande déception. Si elle n’enlève en rien le plaisir que j’ai eu à visionner encore et encore Warrior Baek Dong Soo, elle m’a tout de même laissé un goût amer après plus de trente heures sans réel accroc.
Pour résumer, Warrior Baek Dong Soo est un drama prenant, porté par un casting solide et à l’histoire très bien écrite qui, sept ans plus tard, n’a pas vieilli. Je termine en disant que l’OST est un vrai bijou. Se baladant entre Ennio Morricone et des musiques plus traditionnelles (dont une interprétée par Ji Chang Wook), elle participe à un tiers du succès de ce drama, que je vous conseille vraiment de voir si ce n’est pas déjà fait.
Article rédigé par Dahlia.