Le 15 mars 2022, plusieurs ONG ont manifesté à Séoul contre Moorim Paper, une entreprise sud-coréenne accusée de participer activement à la déforestation illégale en Indonésie.
Moorim Paper, la deuxième entreprise de l’industrie papetière en Corée
Moorim Paper est une des entreprises les plus importantes en Corée du Sud. Avec la prise de conscience des enjeux écologiques et environnementaux, Moorim Paper a tenu à affirmer son engagement en faveur de la planète.
En 2020, elle a été la première entreprise sud-coréenne à obtenir une certification de biodégradabilité de la part d’une organisation européenne, pour ses gobelets. Moorim Paper a en effet reçu la certification de la chaîne de contrôle de l’ONG Forest Stewardship Council (FSC), qui assure la qualité de la gestion et la protection de la forêt dont est issu un produit.
Cet engagement a souvent été mis en avant par l’entreprise, notamment sur son site internet où on peut lire qu’elle pense à l’environnement et n’utilise pas de bois issu de la déforestation illégale.

Rapport accablant à la charge de Moorim Paper
Mais le 15 mars, une coalition de 150 ONG a publié un rapport mettant en lumière le double jeu de l’entreprise Moorim Paper.
L’entreprise sud-coréenne serait en effet passée par l’intermédiaire de sa filiale indonésienne PT PNMP afin de raser plus de 6 000 hectares de forêt entre 2015 et 2021, sans prendre en compte les répercussions environnementales sur cet écosystème inscrit sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. PT PNMP aurait également participé à la destruction de zones habitées par des peuples indigènes et des sites sacrés.
Moorim Paper serait ainsi responsable de problèmes environnementaux, mais également socio-économiques et culturels en Indonésie, qui a déjà perdu près de 10 millions d’hectares de forêts ces deux dernières décennies.

De possibles sanctions contre Moorim Paper ?
Les ONG appellent le gouvernement sud-coréen à réagir en instaurant des sanctions contre l’entreprise afin que celle-ci cesse ses activités illégales, adopte une politique de non-déforestation et restaure les zones déforestées. Le gouvernement sud-coréen prêtant de l’argent à Moorim Paper pour ses investissements à l’étranger, il pourrait en effet faire pression sur l’entreprise.
En outre, les accusations contre Moorim Paper remettant en cause la crédibilité de la certification FSC, il est également possible que l’entreprise coréenne perde ladite certification, et perde aussi certains soutiens financiers et des partenaires.
Moorim Paper avait déjà été critiquée en 2019 pour les mêmes raisons. Mais l’affaire n’ayant alors pas pris d’ampleur en Corée du Sud, l’entreprise n’avait pas été contrainte de modifier sa politique. En sera-t-il de même cette fois-ci ?
Sources : The Korea Times | Environmental Paper Network | The Korea Herald | Earth.org
Source image : Solutions for our climate
Rapport disponible en ligne ici