Lors d’une réunion du cabinet présidentiel mi-décembre, le gouvernement sud-coréen a fait part de sa volonté de réformer le marché du travail en Corée du Sud. Au programme, augmentation du nombre d’heures travaillées, réforme du système de rémunération et de l’âge de départ à la retraite.
Vers la fin de la semaine de 52 heures de travail
Yoon Suk Yeol a tout d’abord parlé de sa volonté de s’appuyer sur des recommandations de groupes d’experts et de mettre fin à la semaine de 52 heures de travail, instaurée en 2018 par son prédécesseur, Moon Jae In. Cette loi avait alors pour but de limiter le surmenage des Coréens en les empêchant de travailler plus de 12 heures supplémentaires par semaine.
Le président actuel veut rendre la législation plus flexible dans le contexte de l’offre actuelle sur le marché : les heures supplémentaires ne seraient plus gérées sur la base hebdomadaire actuelle, mais sur une base mensuelle, trimestrielle, semestrielle ou annuelle, rendant possible de travailler jusqu’à 69 heures par semaine.
Un nouveau système de rémunération lié aux performances au travail ?
Le gouvernement souhaite aussi changer le système de rémunération, qui se calcule aujourd’hui surtout en fonction de l’ancienneté, en le liant aux performances au travail des Coréens. Selon les organisations qui participent aux discussions avec le gouvernement sud-coréen, cette réforme permettrait d’accroître l’efficacité du travail effectué en élargissant l’autonomie des employés et de la direction.
Pour sa part, la Confédération coréenne des syndicats militants considère cette réforme comme une révision rétrograde qui permettra aux employeurs de choisir les salaires de leurs employés.

L’âge de départ à la retraite repoussé
Enfin, le groupe d’experts a proposé au gouvernement de repousser l’âge de départ à la retraite, qui est aujourd’hui de 60 ans. Ce choix se justifie par le vieillissement rapide de la population et la nécessité de maintenir la vivacité économique. Ce report de l’âge de départ à la retraite, et donc du droit aux prestations de retraite, devrait être progressif : il devrait passer à 63 ans en 2023, à 64 ans en 2028 et enfin à 65 ans en 2033.
La tâche ne sera néanmoins pas aisée pour le gouvernement sud-coréen, dans la mesure où un grand nombre de syndicats et de groupes de travailleurs ont clairement exprimé leur opposition à ces nouvelles réformes qui, selon eux, favoriseraient les patrons.
Sources : Yonhap News Agency | The Korea Times (1)(2)