À la suite du suicide de plusieurs de leurs collègues depuis juillet, près de 120 000 enseignants se sont rassemblés à Séoul pour demander au gouvernement sud-coréen de protéger leurs droits dans les salles de cours.
De nombreux suicides d’enseignants
La Corée du Sud fait partie des pays du monde au plus fort taux de suicide. Si certaines catégories sociales ou professions sont généralement visées, ces derniers mois sont marqués par une inquiétante croissance du nombre de suicides chez les enseignants. En juillet, une institutrice de 23 ans se donne la mort à Séoul. Début septembre, un professeur est retrouvé sans vie sous le pont Dongbaek à Gunsan. Enfin, le 8 du même mois, une enseignante, dans la quarantaine, décède à l’hôpital deux jours après avoir tenté de mettre fin à ses jours chez elle.
Dans les trois cas, il semblerait que ces enseignants se soient suicidés après avoir souffert de commentaires et de harcèlement de la part d’étudiants et de parents d’élèves. L’une d’entre eux bénéficiait même d’un traitement psychiatrique après avoir été acquittée en 2020 d’une accusation de maltraitance par des parents d’élèves.

Les enseignants manifestent pour défendre leurs droits
Face à cette situation, plus de 120 000 enseignants se sont rassemblés le lundi 4 septembre à Séoul et à travers le pays en commémoration. De nombreuses écoles élémentaires étaient fermées, tandis que nombre de professeurs avaient déposé un jour d’absence ou un arrêt maladie. Selon les organisateurs de la manifestation à Séoul, environ 50 000 personnes étaient présentes devant l’Assemblée nationale.
Afin d’éviter que les tragédies précédemment citées ne se reproduisent, elles ont appelé le gouvernement sud-coréen à réviser la loi sur les crimes de maltraitance des enfants et à mettre en place des mesures pour les protéger du harcèlement des parents d’élèves et des élèves indisciplinés. Les professeurs considèrent en effet que la loi actuelle peut les rendre responsables de maltraitance d’enfants pour des gestes qui ne sont en réalité que des actions disciplinaires nécessaires dans le cadre de leurs cours.
La réponse du gouvernement sud-coréen aux enseignants
Le ministre sud-coréen de l’Éducation Lee Ju Ho avait dans un premier temps déclaré que les enseignants qui manifesteraient seraient punis, car la loi actuelle ne les autorise pas à participer à des actions collectives. Mais face au consensus social en faveur de leurs droits, le ministre est revenu sur ses propos.
En réaction à ces demandes, le gouvernement sud-coréen déclare désormais chercher des solutions pour rétablir l’autorité et les droits des enseignants dans les salles de cours. Le ministère de l’Éducation va lancer une campagne « Schools for All » afin de remettre de l’ordre au sein de l’éducation publique, tandis que le ministre de l’Éducation devrait mettre en place des entretiens hebdomadaires avec des représentants des enseignants.
Sources : Yonhap News Agency (1) (2) (3) (4)
Source image : The Korea Herald