L’Atelier des Cahiers nous gâte encore avec une œuvre mettant en avant la Corée, sa culture, son peuple et son histoire. Grâce à eux, j’ai pu parcourir Là-Bas, sous le ciel clair de Soo Ja Pracca qui nous transporte vers le Pays du Matin Calme à la recherche de ses racines.
Résumé de Là-bas, sous le ciel clair
En juillet 1975, Choi Soo Ja, alors âgée de 15 mois, arrive en France. Comme de nombreux autres enfants de sa génération, elle va découvrir une nouvelle culture, une autre langue et un nouveau pays qui sera désormais sien, par adoption. Ce n’est qu’à l’âge de 16 ans qu’elle foule à nouveau le sol du pays qui l’a vu naître. Ce livre retrace le parcours d’une enfant arrachée à ses racines. Nous suivons Soo Ja dans son processus de recherche d’identité, de reconstruction et de questionnement. Comment amorcer sa vie alors même qu’on ignore comment celle-ci a débuté ?
Mon avis sur Là-bas, sous le ciel clair
J’ai accepté avec joie de lire et écrire sur cet ouvrage, car j’ai été confrontée à la problématique et ai accompagné un proche dans ce processus. Sensibilisée à la cause et ce qui en découle, j’étais curieuse de connaître le récit d’une autre adoptée.
Là-bas, sous le ciel clair est quelque peu déroutant, bien loin de la littérature habituelle dans sa construction. Ici, pas de récit chronologique, non. Nous avons davantage l’impression d’être plongés dans le journal intime de l’autrice. Les mots sont jetés sur le papier, l’écrit est authentique et les émotions sont palpables. Les chapitres semblent s’enchaîner aléatoirement, il n’a pas été rare que je doive faire machine arrière afin de faire le lien entre les éléments. Même si cela m’a gêné à la lecture, après réflexion cela ajoute du réel au récit de Soo Ja, nous sommes aussi confus et les questions fusent, nous devons composer avec les éléments présents et faire avec les zones d’ombres. Je ne me suis que rarement sentie aussi proche d’une autrice, même si je ne peux pas imaginer ce qu’elle a vécu, je suis pleine d’empathie pour Soo Ja. Bien que le livre soit relativement court, nous en avons pour notre argent tant il est riche en sincérité et sentiments.
Au-delà de la construction atypique de son récit, l’autrice nous transporte directement en Corée du Sud. Bien loin des paysages de cartes postales, nous découvrons l’envers du décor. Confrontée aux difficultés d’accéder à son passé, nous la suivons à la recherche, sans relâche, de la moindre bribe qui pourrait la rapprocher de la vérité. Nous découvrons également la réalité d’une personne tiraillée entre deux pays, trop française pour être coréenne et trop coréenne pour être française. La place de l’identité est omniprésente et cela n’est pas sans me rappeler la bande dessinée Couleur de peau : Miel, de Jung (Coréen de naissance, adopté en Belgique).
Difficile de parler de Là-bas, sous le ciel clair sans gâcher le plaisir de la découverte. Entre le récit de vie et l’enquête, Là-bas, sous le ciel clair fait plus que nous transporter. Il nous captive, nous intrigue et remet en question ce que nous pensions savoir de la Corée. La recherche des origines de mon proche a été relativement simple, l’attente était longue mais les démarches simplifiées grâce à internet. Mais cet outil n’a pas toujours été omniprésent comme il peut l’être aujourd’hui, alors quid de ces bébés coréens nés avant l’ère de la numérisation ? C’est une question que je ne m’étais jamais posée avant cette lecture.
Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à jeter un œil à l’article consacré à l’adoption en Corée et l’interview de Léna, Coréenne adoptée en France également.
Où trouver Là-bas, sous le ciel clair ?
Pracca Soo Ja, Là-bas, sous le ciel clair, L’Atelier des Cahiers, octobre 2022. ISBN 9791091555784, disponible au prix de 15 €.
Merci encore à l’Atelier des Cahiers pour leur confiance et pour nous permettre de découvrir de nouveaux horizons.