Aujourd’hui, je souhaite vous présenter une des plus grandes artistes musicales coréennes à mes yeux : SUMIN. Chanteuse, parolière, compositrice, productrice, réalisatrice, une artiste accomplie qui a travaillé aux côtés des grands de la K-pop comme BTS et Red Velvet. Notre rédaction vous a déjà parlé de SUMIN auparavant, mais laissez-moi vous en apprendre encore plus à son sujet.
Qui est SUMIN ?
Je ne sais pas comment je pourrais décrire SUMIN de manière formelle, tant elle ne l’est pas. D’ailleurs, elle-même ne sait pas se décrire et laisse les autres répondre à sa place. SUMIN touche à tout, au R&B, à l’électro, au hip hop, à la ballade. Artiste indépendante, c’est aussi une compositrice et productrice qui a travaillé pour Red Velvet (Look et Eyes Locked, Hands Locked), BTS (Lie), BoA (U&I) ou Chung Ha (Bother Me). Elle a participé aux remixes de Peaches (Kai), Criminal (Taemin) et à la reprise de la fameuse TT (Twice) avec le chanteur et producteur JINBO. Et je ne vous parle pas des multiples featurings de l’artiste que je vous laisse découvrir. Une véritable mine d’or ! La description qu’en fait Spotify sur sa présentation la place comme une pionnière de la « Néo Kpop ».
Me concernant, si je devais décrire ses musiques en trois mots, je dirais : bulle, rêve et forme. Bulle, pour leur douceur et leur légèreté. Rêve, car elles me font pénétrer directement dans mon subconscient et il n’y a que là que je peux les comprendre. Forme, parce que rien n’est jamais pareil, rien n’est jamais en place, tout s’envole comme une bulle, tout se reforme, comme un rêve.
SUMIN, une femme qui inspire les autres
Tout est à part. C’est un univers créatif sans limite. Aucune de ses chansons n’est prévisible. C’est toujours surprenant et satisfaisant à la fois. Découvrir la discographie de SUMIN, c’est comme pénétrer dans un laboratoire d’expérimentation musicale dans lequel se trouve une machine à rêves. SUMIN le dit elle-même : « Je fais une musique qui interpelle l’imagination de mes auditeurs ». Vous pouvez d’ailleurs retrouver plusieurs fragments du portrait de SUMIN à travers un court documentaire sur la chaîne YouTube MUSHROOM COMPANY. Une vidéo à la forme aussi éclatée et improbable que ses musiques.
Ce portrait dévoile une femme généreuse, polie, hyper empathique et qui a besoin d’exprimer de nombreux sentiments selon elle et ses proches. On y découvre aussi une sculptrice de verre qui se nourrit des musiques de la chanteuse pour créer ses propres œuvres. Et au passage une passion de SUMIN pour ces formes sinueuses, coulantes et rondes que réalise l’artisane. Un objet à l’image de son œuvre, dont la forme est une notion clé.
Une créatrice de formes
SUMIN est une artiste qui réfléchit minutieusement à son univers visuel. Autant dans les tenues qu’elle porte que dans les mises en scène de ses clips. Elle fait partie de ces génies artistiques qui ont compris que la musique se transforme quitte à être difforme.
Ses tenues sont au-delà de la tendance. Originales, branchées et avant-gardistes, là aussi on retrouve un travail artisanal de la forme à travers l’image renvoyée. SUMIN surprend en étant belle mais loin d’une image lisse et édulcorée que nous verse à foison l’industrie de la K-pop. Plaire oui, mais déranger, bousculer, encore plus ! Tout est minutieusement arrangé avec ce travail de transformisme qui nous offre plusieurs facettes et chaque nouveau clip semble dévoiler une nouvelle SUMIN.


La forme, elle la décompose aussi à travers ses clips hybrides. Visualizer ou medley, SUMIN ne fait pas comme les autres. Comme pour son mini album OO DA DA. Elle dévoile une vidéo de sept minutes, présentant toutes les chansons avec différentes scènes pour chacune. La forme prend ici un sens littéral, entre les lignes et les courbes qui se chevauchent. C’est un voyage musical à travers la perspective et la profondeur. Finalement, aucun clip à proprement parlé de ce mini album ne sortira par la suite.
Autre exemple de ses diverses distorsions de formes et de son univers tout droit sorti d’un rêve, le clip Love is Strange avec Qim Isle. Prenant place sur une lune inspirée d’un décor de série Z, la lumière, la couleur, les sujets et la forme échappent à toute règle.
Mais bien évidemment, c’est avant tout à travers sa musique que la forme va se construire, puis se déconstruire, pour à nouveau se reconstruire. Elle explore même des formes qui échappent à l’ordinaire et nous plongent parfois dans un univers de science-fiction. Une sélection musicale que j’ai concoctée pour vous en fin d’article en témoignera par elle-même.
Une voix cosmique
SUMIN c’est aussi une voix. Nonchalante, nasillarde et sensuelle à la fois. Une voix avec une aura telle qu’elle vous transporte dans ce voyage musical inhabituel et cosmique. Une voix qui ne s’habille pas d’auto-tune, mais qui habille l’auto-tune. Mais aussi, une voix que vous n’entendrez nulle part ailleurs. Elle s’apparente pour moi à une clé qui ouvre une porte aux mille chemins possibles.
Dès ses débuts avec des titres comme Mirrorball ou encore Sparkling, elle présente une double casquette de rappeuse et chanteuse. Sa voix est déjà maîtrisée et confère une partie de l’aura que je perçois aujourd’hui. Depuis son album Your Home, elle y apporte une touche plus nonchalante et donne une autre saveur comme avec la géniale I Hate You. Mais c’est avec la récente Creamppang en duo avec Zion.T que je trouve la patte SUMIN plus significative. Le morceau semble tout simplement avoir été fait au réveil comme le montre le clip. Ce moment où vous vous levez et vos rêves sont encore très frais et vous continuez à les imaginer. La retranscription est parfaite !
Ma sélection musicale de SUMIN
La liste de ses exploits est longue et je vous ai fait une petite sélection parmi mes chansons préférées de SUMIN. Installez-vous confortablement pour ce voyage et surtout, ne cherchez pas à comprendre ce que vous écoutez. Vous décidez de ce que vous souhaitez entendre.
It’s Not Too Late – Trio avec les rappeurs Kirin (avec qui elle forme Club 33) et sokodomo. Un pur son hip hop et R&B rétro venant d’un autre monde grâce à ce son d’orgue synthétisé. Mais le point culminant arrive avec les chœurs de SUMIN qui sont incroyables. La chanson vers laquelle je vous dirige en priorité.
Pocket – Cette chanson m’a fait rire à la première écoute avec ces « nanana » si enfantins. Puis, ce bruit similaire à un moteur ou un marteau-piqueur, qui démarre la composition mais qui est si agréable. Et surtout ce refrain qui semble comme un jeu. Pocket, ça me fait penser à la cour de récréation, j’adore !
Infinity – Je vous présente là mon morceau préféré de SUMIN. Le festival sonore du refrain me transporte dans une espèce de sérénité profonde et j’en profite à chaque écoute. Mais j’admire surtout les différents tons sur lesquels joue la voix de SUMIN et ses différentes transformations.
TURNON – Minimaliste et complexe à la fois, c’est probablement un de ses sons les plus expérimentaux et les plus mécaniques qui existe. Toute la structure est mélangée et plus on avance, plus on va de surprise en surprise. Un superbe témoignage de cette explosion des formes dont je vous parlais.
Drawer – Je vais finir sur une belle ballade pour vous faire revenir en douceur à la réalité. Une berceuse qui m’a attrapée avec surprise. Un pur moment de douceur qui arrête le temps. Jamais je n’aurais cru être autant attrapée par ce style musical. Mais cela on le doit aussi à la voix de SUMIN qui propose ici une de ses plus merveilleuses performances vocales.
Finalement, pourquoi je considère SUMIN comme un génie ? Parce qu’elle a cette capacité à voir au-delà de ce que la musique nous propose aujourd’hui pour être toujours à part et hors du temps. Qu’elle soit rétro ou avant-gardiste, sa musique aura toujours un temps d’avance sur tout, car elle échappe aux codes. Ses clips en seront aussi au-delà, car l’absence de formes conventionnelles les empêche de les assimiler à d’autres œuvres que la K-pop contemporaine nous propose. C’est pourquoi je rêverais un jour de pouvoir suivre et filmer la conception d’un de ses projets. Pour capter et observer de mes propres yeux ce qui se déroule au moment de la création.
Pour finir, j’ajouterai que SUMIN a aussi cette capacité à nous donner notre propre interprétation de sa musique et d’elle-même. Et ça, elle le fait en toute humilité. Alors, merci SUMIN.
Sources : YouTube & Spotify de SUMIN | MUSHROOM COMPANY | Baverse Studio