Kim Yi Seol est une auteur sud-coréenne née à Yesan en 1975. Sa carrière d’écrivain débute en 2006 grâce à la nouvelle Treize ans, récompensée par le Seoul Sinmun. Bienvenue –환영 en coréen-, paru en 2011, est son second roman.
Résumé
« Yunyeong est prête à tout pour conquérir une vie meilleure : elle doit porter un bébé à bout de bras, un compagnon bon à rien, une sœur poursuivie par ses créanciers, un frère accro aux jeux d’argent ainsi qu’une mère étouffante. Elle a décroché un emploi de serveuse dans un restaurant, qui se révèle être une maison de passe clandestine. »
Mon avis
Très réaliste, Bienvenue nous plonge dès le début dans l’univers de la prostitution en compagnie de notre héroïne, Yunyeong. Ce roman nous fait prendre conscience de la condition des femmes en Corée et de la violence avec laquelle la société les traite. Mais, malgré tous les problèmes qui se succèdent, Yunyeong ne lâche rien et continue de se battre pour s’en sortir, quitte à perdre son honneur et à esquinter sa santé.
J’ai trouvé Yunyeong très attachante et courageuse, sa persévérance m’a touchée et impressionnée. Grâce à ce livre, j’ai pu avoir un aperçu des conditions difficiles dans les maisons de passe ainsi que les motivations, les pensées, les obligations des employées qui ne vendent pas leur corps par pur plaisir. J’ai été parfois choquée par des scènes brutales, injustes qui me donnaient l’envie d’intervenir, évidemment en vain. Tout le long du roman, j’ai compati avec elle, en espérant que sa situation s’améliore.
Le réalisme du roman est très impressionnant. C’est, je pense, ce qui nous aide à intégrer un peu ce milieu clandestin et la situation précaire de Yunyeong. Quelques flash-back permettent de comprendre comment la famille de l’héroïne s’est retrouvée sans un sou. J’ai été à peine déçue par la fin, qui n’était pas assez joyeuse à mon goût. Mais peut-être étais-je trop optimiste lors de ma lecture ?
J’ai dévoré ce livre et je ne regrette en rien d’avoir choisi un livre sur la prostitution, sujet dont je ne connaissais que très peu de choses.
« Je ne maîtrisais plus ma fureur. Ma propre violence m’étonnait. Dire que c’était pour eux que je devais m’échiner ainsi ! Il me vint une furieuse envie de pleurer. »
Bienvenue de Kim Yi Seol, Picquier Poche