Le 9 décembre 2021, l’Agence de contrôle et de prévention des maladies sud-coréenne (KDCA) a décidé de reconnaître la vaccination des étrangers faite hors Corée. Une reconnaissance qui met fin à plusieurs mois de discrimination à l’égard des étrangers en Corée du Sud.
De nouvelles restrictions en Corée depuis l’arrivée du variant Omicron
L’inquiétude touche la Corée du Sud depuis l’arrivée du variant Omicron dans le pays à cause d’un pasteur et de sa femme rentrés du Nigéria début décembre. Depuis que le premier foyer épidémique s’est développé aux alentours d’une église de Séoul, on estime que plus de 40 personnes ont été contaminées par ce variant.
Ces événements remettent en cause le modèle « vivre avec la COVID-19 », mise en place par le gouvernement sud-coréen début décembre, d’autant plus que les hôpitaux sont surchargés, avec 90% d’occupation des unités de soins intensifs. Si 80% de la population sud-coréenne est totalement vaccinée, seuls 7% des Sud-Coréens ont eu leur dose de rappel.
Pour contrer la propagation du virus, de nouvelles restrictions ont été mises en place : les réunions sont limitées à six personnes à Séoul, tandis qu’un pass vaccinal ou un test PCR négatif doivent être présentés pour aller dans de nombreux lieux publics. Les personnes arrivant de l’étranger doivent également effectuer une quarantaine de dix jours, qu’elles soient vaccinées ou pas.
Des restrictions discriminatoires à l’égard des étrangers
Mais le nouveau système de pass vaccinal mis en place en Corée s’est avéré discriminatoire envers les étrangers. En effet, ces derniers n’étaient pas éligibles au pass vaccinal, pour des raisons qui n’étaient pas expliquées par le gouvernement sud-coréen. Il était donc impossible pour les étrangers de se rendre dans la plupart des lieux publics avec la mise en place des nouvelles restrictions.
De nombreuses ambassades ont donc réagi rapidement face à ces discriminations, notamment sur les réseaux sociaux, comme celles de l’Union européenne, des Etats-Unis ou du Canada. L’ambassadrice de l’Union européenne en Corée du Sud, Maria Castillo Fernandez, a par exemple appelé à ce que tout le monde soit traité sur un pied d’égalité, et ce peu importe la nationalité. Cette discrimination à l’égard du pass vaccinal a également été mentionné sur le site Reuters ainsi que sur certains sites sud-coréens tels que The Korea Herald.

Nouvelles mesures de la KDCA mettant fin aux discriminations
Sous la pression des réactions internationales, la KDCA a rapidement précisé qu’elle annoncerait rapidement comment les étrangers allaient pouvoir certifier leur vaccination faite hors Corée.
C’est ainsi que le jeudi 9 décembre, la KDCA a publié une déclaration officielle dans laquelle elle a expliqué que les citoyens étrangers vaccinés hors Corée pourraient désormais avoir accès au pass vaccinal à travers l’application sud-coréenne COOV. Pour cela, il leur suffit de se rendre dans un centre de vaccination en ayant une pièce d’identité ainsi qu’une certification de vaccination. La KDCA a également précisé que les étrangers pourraient avoir leur dose de rappel en Corée, ce qui leur permettrait d’éviter une quarantaine la prochaine fois qu’ils s’y rendraient.
Cette nouvelle mesure a été félicitée par les ambassades étrangères, fières du résultat des négociations facilitées par la pression internationale. En parallèle, la Corée du Sud serait actuellement en discussion pour rejoindre le système européen de certificat COVID digital. Il est donc fort possible que ces discussions aient joué en faveur de la reconnaissance des vaccinations effectuées hors de Corée.
Sources : Yonhap News Agency (1)(2) | The Korea Herald (1)(2) | Asia Gyeongje
Source images : Twitter