La police sud-coréenne est actuellement au cœur de la tourmente pour son manque de réactivité lors d’un incident survenu mi-novembre. Une dispute entre voisins a alors tourné au drame, et ce malgré la présence de deux officiers.
Si la majorité de l’opinion publique appelle aujourd’hui à une réforme de la police, certains rejettent la faute sur la discrimination positive mise en place au sein des forces de l’ordre.
Inaction de la police lors d’une attaque au couteau
Le 15 novembre, deux policiers ont été envoyés dans un immeuble résidentiel après avoir reçu une plainte pour nuisance. Lorsque le résident concerné a poignardé au couteau une femme de l’immeuble, la policière aurait quitté les lieux sans essayer de maîtriser l’agresseur. Son collègue masculin, alors à l’extérieur, ne serait pas monté à temps pour aider la victime.
L’agresseur aurait été maîtrisé par le mari de la victime et sa fille, qui ont subi des coupures aux mains et au visage. La femme blessée serait quant à elle en état de mort cérébrale.
Selon les directives officielles de la police sud-coréenne, les agents sont autorisés à utiliser des matraques de police et des pistolets taser dans ce genre de situation. Elles n’ont pas été suivies. Tandis que le chef du commissariat concerné a été limogé, des mesures strictes contre les deux policiers vont être prises.
Réaction et excuses des autorités de la police
Après cet incident qui a indigné l’opinion publique sud-coréenne, le commissaire général de l’Agence Nationale de Police (NPA) a organisé une réunion en ligne des chefs régionaux. Il s’est alors publiquement excusé et a discuté de nouvelles mesures qui allaient être prises afin d’empêcher la répétition d’incidents similaires. Il a ensuite souligné tous les efforts déployés pour protéger les citoyens et regagner la confiance de la population.
À la suite de la réunion, la NPA a annoncé un plan visant à créer un groupe de travail sur le renforcement des capacités d’intervention pour les crimes violents, et l’amélioration de la protection des victimes d’actes criminels. Ce groupe de travail élaborera notamment une refonte du système de formation de la police locale ou le renforcement de la formation à l’utilisation de l’équipement.
Critiques contre la discrimination positive au sein de la police sud-coréenne
La majorité de l’opinion a appelé à la révision des directives officielles de la police ainsi qu’à une réforme du recrutement et de la formation de la police. Selon ces critiques, les agents de police doivent faire preuve d’empathie ainsi qu’une meilleure éthique de travail.
Mais une autre partie de l’opinion publique utilise cet incident à des fins « idéologiques ». Par exemple, alors que deux officiers, un homme et une femme, sont concernés par les faits, de nombreux sites rejettent la faute sur la policière, à des fins qu’on pourrait qualifier d’« antiféministes ». On retrouve en effet sur les réseaux sociaux des appels à la fin de la discrimination positive dont l’objectif est d’intégrer davantage de femmes dans les forces de l’ordre, sous justificatif qu’elles n’auraient pas les capacités physiques nécessaires pour appréhender les criminels.
Alors que la Corée est actuellement en pleine période électorale pour les prochaines élections présidentielles, le sujet de l’égalité hommes-femmes et du féminisme fait les choux gras des médias. Le porte-parole de la Maison Bleue a donc dû déclarer publiquement que ces incidents n’étaient pas liés au sexe des officiers, mais à leur attitude sur les scènes des incidents.
Sources : Yonhap News Agency | The Korea Herald | The Korea Times