Il y a un an, jour pour jour, l’ancienne Présidente Park avait été destituée et avait par la suite perdue son immunité présidentielle avant d’être finalement inculpée. La semaine dernière, le parquet a enfin statué sur son sort.
Une lourde sentence
Le parquet sud-coréen a requis 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’ex-présidente Park. Elle est jugée pour corruption, abus de pouvoir, coercition et divulgations de secrets d’État (voir cet article pour plus d’informations). En effet, Park Geun Hye avait, par exemple, versé des sommes faramineuses (65 millions d’euros au total) à deux associations (la Mi-R et K-Sports) de Choi Soon Sil, une amie proche.
Le parquet a accusé Mme Park « de s’être alliée avec les chaebols plutôt qu’avec le peuple » et d’avoir aggravé « les relations malsaines entre les pouvoirs politique et économique ».
Le parquet a alors demandé au tribunal de « prononcer une sentence de 30 ans de réclusion et une amende de 118,5 milliards de wons (soit 89 millions d’euros) contre l’accusée, qui doit être tenue pour la responsable ultime du scandale en tant que 18e présidente de ce pays ».
Des chaebols déchus
Autre que la présidente Park et Mme Choi, d’autres personnes ont été mises en cause dans cette histoire dont quelques chefs de grandes industries sud-coréennes. Nous vous en avions parlé il y a quelques mois (voir cet article), l’héritier de Samsung a par exemple été arrêté pour avoir versé près de 35 millions d’euros aux deux associations de Choi Soon Sil.
Un autre groupe industriel vient aussi d’être inculpé. Il s’agit de Shin Dong Bin, le président du groupe Lotte, également accusé d’avoir participé aux divers corruptions de l’ex-présidente Park. Le groupe Hyundai, autre grand groupe sud-coréen, est également touché par le scandale.
Le choigate, un scandale qui avait éclaté en début d’année 2017, avait déclenché d’immenses manifestations dans tous le pays réclamant le départ de la présidente. Le peuple coréen se sera fait entendre car après une destitution le 9 décembre 2016, cette dernière avait été validée en mars 2017 par la cour constitutionnelle. Cette décision a fait l’effet d’une bombe puisqu’elle a entraîné l’arrestation de la présidente Park, son amie Choi Soon Sil et de nombreux grands industriels.
Il faut savoir que l’ancienne Présidente Park est la troisième chef d’État à être arrêté pour une affaire de corruption. Chun Doo Hwan et Roh Tae Woo, deux anciens présidents avaient également été arrêtés pour le même motif dans les années 90. Ils ont depuis purgé leurs peines. Pour Park Geum Hye, le verdict final sera rendu le 6 avril prochain.
Sources : Libération | LeMonde
Article de Sammin.