Empress Ki est un drama historique, ou sageuk, diffusé sur MBC à cheval entre 2013 et 2014. Entre intrigues politiques, batailles et romances, ce condensé d’Histoire nous entraîne pour une aventure haletante qui nous tient jusqu’au bout de ses 51 épisodes.
Informations
- Titre original : 기황후 (Impératrice Ki)
- Réalisation : Han Hee
- Scénario : Jang Young Cheol, Jung Kyung Soon
- Genres : historique, drame, romance
- Pays d’origine : Corée du Sud
- Diffusion : du 28 octobre 2013 au 29 avril 2014 sur MBC
- Durée : 51 épisodes de 1 h
- Disponibilité : Netflix
Synopsis
Née à Goryeo (actuelle Corée), Ki Seung Nyang est destinée à devenir concubine pour la Dynastie de Yuan (Chine actuelle). Sauvée par sa mère qui se sacrifie pour elle, Seung Nyang se lance en quête de vengeance contre ceux qui ont bafoué son pays et sa famille. Son combat l’emmène bien plus loin qu’elle ne le pensait, jusqu’à la cour de la Dynastie de Yuan.
Casting

Empress Ki, un coup de cœur à bien des égards
Attention, à partir de maintenant il est susceptible que le contenu contienne des spoilers du drama.
S’il y a une chose de sûre c’est que je suis passionné par l’Histoire. Et l’Histoire de Corée tout particulièrement. Les sageuks nous décrivent certains pans de cette Histoire, sur les relations entre les pays, les dynasties. Sur la politique de l’époque. Bien sûr ce sont des œuvres de fiction et il faut les considérer avec le recul nécessaire concernant les faits historiques qu’elles relatent. Cependant, elles ont l’avantage de nous offrir une version romancée de pans de l’Histoire. Si je me suis déjà penché sur la dynastie Joseon, sur l’occupation japonaise de la Corée, c’est désormais les rapports entre le Royaume de Goryeo et la Dynastie de Yuan qui m’ont intéressé. Empress Ki, est un drama qui prend le temps de nous embarquer dans son histoire, de nous montrer toutes les ramifications des intrigues politiques, sans oublier les romances qui jouent ici un rôle très important, faisant partie à part entière de ces intrigues.
C’est pour cette vision de l’Histoire, pour les personnages forts que propose ce drama que j’ai décidé de regarder Empress Ki au départ. Et je me suis rendu compte, que malgré les 51 épisodes, j’allais me faire happer pour un visionnage intensif. Les rebondissements nous accompagnent à chaque épisode, nous forçant à continuer à regarder, en se demandant ce que la suite va nous apporter. Suspense, action, intrigue et surtout un véritable scénario ! Si parfois on se retrouve avec les clichés habituels, il y a très peu de moments où le scénario ne nous surprend pas.
La difficulté avec Empress Ki est de savoir comment en parler. Car avec 51 h de diffusion, de nombreuses intrigues et sous-intrigues c’est compliqué de déterminer ce qui est essentiel et surtout ce qui pourrait spoiler des parties importantes ou non. Comme pour Warrior Baek Dong Soo, je vais m’efforcer de rester dans les grandes lignes du récit pour vous laisser la joie d’aller découvrir ce drama par vous-mêmes. Alors, pourquoi ai-je tant apprécié Empress Ki ?
Pour moi c’est une histoire importante qui permet, non sans quelques clichés, de poser le récit d’une femme forte et surtout qui dépeint le rôle et l’importance des femmes à l’époque médiévale en Corée et en Chine. Bien entendu j’ai énormément apprécié ce drama pour son rythme et sa réalisation. Je parlerai également de l’interprétation de certains rôles. Avec un casting aussi fourni, impossible de s’arrêter sur tout le monde, mais je ferai quand même le point sur certains rôles qui m’ont marqué en essayant de ne pas traiter que ceux qui pourraient paraître les plus évidents. Je vais bien entendu m’efforcer de rester le plus objectif possible en soulignant les divers points négatifs qui peuvent venir perturber le visionnage.

Empress Ki, une vision forte des femmes
Toute l’histoire est basée sur l’ascension sociale d’une jeune femme, destinée à être esclave et concubine jusqu’au titre prestigieux d’Impératrice de la Dynastie de Yuan (Chine). Ce n’est pas du spoil car les premières minutes du drama nous montrent l’accession au trône de Seung Nyang, notre héroïne. Mais Empress Ki ce n’est pas le combat d’une seule femme, loin de là. C’est une certaine vision de leur rôle et de leur importance dans le fonctionnement de la société, surtout du point de vue de la Dynastie de Yuan.
Il faut commencer, je pense, par le personnage de Ki Seung Nyang (Ha Ji Won : Secret Garden, King Two Hearts). C’est le personnage principal du drama. Mais c’est surtout une femme qui cherche à survivre dans cette société, une patriote qui cherche à défendre son pays plus que tout mais vous verrez bien en regardant le drama qu’elle est bien plus que ça.
Seung Nyang évolue dans un monde où une femme ne peut pas être une guerrière, un monde où les relations de domination entre les pays scellent le sort des femmes. Elle est née à Goryeo (actuelle Corée) et son destin est de devenir esclave ou concubine pour les nobles de la Dynastie de Yuan. Sa mère se sacrifiant pour sauver sa fille, Seung Nyang s’enfuit et grandit avec le désir de venger sa mère et son pays. Allant même jusqu’à se faire passer pour un homme, un guerrier renégat agissant contre l’injustice et la corruption de Goryeo. Je n’irai pas plus loin dans les détails de l’histoire de peur de trop en révéler. Mais on a déjà une des facettes sociales de Empress Ki et une vision de la femme qu’on avait à cette époque. Ce que j’aime bien dans ce drama c’est qu’en racontant l’histoire de cette femme mémorable, il ose tourner un peu les cartes dans une société coréenne qui demeure fortement inégalitaire sur les questions des rapports femmes/hommes.
Ce qui est bien c’est que même sous ce déguisement Seung Nyang n’est pas clichée. Ce n’est pas un deus ex machina qui va faire que tout le monde la voit comme un homme. Non c’est difficile, c’est une lutte de tous les jours pour elle de se faire passer pour ce qu’elle n’est pas. De ne pas avoir l’intimité qu’elle voudrait avoir. Elle combat comme une guerrière, mais elle lutte vraiment pour garder secrète cette personne qu’elle est vraiment. Surtout auprès de personnages assez perceptifs qui croiseront son chemin. Bien entendu parfois le trait est forcé volontairement, très rarement par le personnage lui-même mais plutôt par les personnes autour de Seung Nyang dans la façon dont elles perçoivent cette personne qu’elle n’est pas. Du moins pas entièrement.

L’ascension de l’Impératrice Ki
Ce qui m’amène, avant de traiter du rôle des femmes dans la société, à parler de Seung Nyang et plus particulièrement de l’interprétation qu’en fait Ha Ji Won. Je me suis renseigné sur l’histoire de cette Impératrice Ki. La vie de cette impératrice donne lieu à beaucoup de controverses que ce soit en Corée ou en Chine. L’adaptation romancée de sa vie a même donné sujet à quelques débats en Corée. Pourtant c’est indéniablement un personnage fort, qui a œuvré et pour la Chine et pour la sauvegarde de son pays d’origine et de ses valeurs. Seung Nyang incarne très bien ce dilemme ou plutôt ce déchirement. On le voit d’ailleurs avec l’attachement à son roi (Joo Jin Mo).
Des choix ont dû être faits pour raconter son histoire. Et sur la façon de la raconter. S’il y a des partis pris que je trouve très intéressants notamment concernant son implication dans les intrigues politiques, certains autres m’ont laissé un peu plus perplexe. Je les considère comme secondaires voire même comme ralentissant l’intrigue. Comme je le disais, plusieurs romances prennent place dans l’intrigue et certaines m’ont paru réellement agaçantes et inutiles même d’un point de vue historique. Et si je le dis ici c’est que la majorité de ces romances concernent le personnage principal. C’est un choix qui certes apporte de la longévité au récit, mais qui reste discutable.
Au-delà de ces choix, on nous donne tout de même un bon aperçu de la vie de Seung Nyang à la cour de Yuan et de son ascension. Et on va voir au fur et à mesure le jeu de Ha Ji Won évoluer tandis que le personnage gravit l’échelle sociale. Sa détermination grandit et sa rage aussi. On aperçoit un personnage complexe à bien des facettes et ça fait plaisir de voir un personnage principal féminin avec autant de force de caractère. Ha Ji Won nous prouve encore une fois qu’elle sait endosser ce genre de rôle. Qu’elle interprète une femme de pouvoir ou une jeune fille se faisant passer pour un homme, elle ne laisse rien au hasard. Une des grandes qualités de Ha Ji Won est le contrôle de ses expressions et par là même de ses sentiments. Elle sait alterner entre agressivité et douceur, combativité et réflexion, et à chaque fois c’est avec une grande justesse.
Et ce n’est pas ce côté « garçon manqué » qui fait que Ha Ji Won est parfaite pour ce rôle. Certes ça joue pour une bonne partie de l’histoire, mais elle n’hésite pas non plus à montrer toute sa féminité sans que ça soit cliché. Elle montre juste qui elle est et avec fierté. C’est une chose qui m’a beaucoup plu dans ce drama. Et justement c’est grâce à ces différentes facettes qu’elle montre comment une simple jeune femme a pu évoluer et se frayer un chemin, s’élever politiquement face à des ennemis puissants et asseoir son autorité. C’est ce que j’aime dans ce drama, c’est que le personnage de Seung Nyang et toutes les femmes ne sont pas cantonnées à un rôle, à un stéréotype.
Ha Ji Won est Seung Nyang, elle est l’Impératrice Ki et elle arrive à nous montrer l’incroyable destin qu’elle a eu. Et là-dessus je veux faire une transition sur le rôle des femmes et comment il est dépeint dans le drama.
La vision des femmes dans Empress Ki
Je l’ai dit Seung Nyang va connaître une ascension assez incroyable, passant par différents rôles, elle finit même par devenir impératrice de Chine. Elle saura jouer de son influence, de sa séduction et de sa ruse. Mais ce n’est clairement pas la seule femme qui a un rôle important dans le drama. Sans trop en dévoiler, une grande partie de l’intrigue va se jouer dans le Pavillon des Femmes de la cour de Yuan. Il était donc important que le drama ne tombe pas dans certains écueils concernant la représentation des femmes dans la société de l’époque.
Je vais être clair tout de suite, on a bien évidemment des grands clichés, symptomatiques de beaucoup de dramas. Des personnes ambitieuses, conspiratrices… Mais c’est le cas pour les hommes aussi. D’ailleurs en aucun cas le drama ne propose une opposition femme/homme et ce n’est pas son but. Il met juste en exergue le rôle des femmes dans la société à cette époque. Ou devrais-je plutôt dire les rôles. Car une des forces de Empress Ki est qu’il n’offre pas une vision uniforme des femmes. Qu’elles soient esclaves, servantes, concubine, impératrice, suivantes, elles ne sont jamais uniquement que leur fonction. Elles ont leurs desseins propres, leurs ambitions et aspirations et leurs réflexions. Elles ne sont pas qu’un métier ou un statut. Et pour les personnages principaux et secondaires, le drama prend le temps de développer leur intrigue et leur personnalité et c’est à mettre à son crédit.
Il y a un côté social à Empress Ki, social et émancipateur. L’histoire de Seung Nyang et de certaines autres femmes du drama montre une lutte, une lutte pour la reconnaissance et même dans une certaine mesure une lutte pour des droits. Ce n’est pas que l’histoire d’une ascension à la tête d’une des plus grandes dynasties de l’Histoire, c’est un conte social, certes romancé, mais qui apporte une base de réflexion très intéressante. Dans une société où les femmes sont destinées à être servantes ou concubines de nobles personnes, on nous montre comment le combat de certaines a inspiré et enflammé les braises de l’espoir.
Empress Ki m’a touché dans le sens où il propose une image différente des femmes comparée à d’autres drama ou à d’autres sageuks. Elles sont au coeur du drama, au coeur de l’intrigue et ne sont pas reléguées à des clichés secondaires. Empress Ki présente donc une image forte des femmes. Mais ce n’est pas la seule chose qui m’a plu dans ce drama. Il est temps pour moi de parler de la réalisation, du rythme et de l’interprétation.

La réalisation de Empress Ki
Le rythme des couleurs
51 épisodes, plus de 51 h de visionnage. Il était important que la réalisation et le rythme de l’intrigue tiennent le choc. Il faut l’avouer ici, il y a des pans entiers du drama qui ne sont vraiment là que pour remplir. Je parlais de certaines romances, mais il y a aussi des parties politiques ou de complots qui ne servent pas à grand-chose. Mais au-delà de ça le scénario reste bien ficelé, les arcs narratifs s’enchaînant avec toujours plus d’intensité et de nouveaux personnages. Et ça se traduit bien dans la réalisation, car un scénario ne serait pas grand-chose si on lui appliquait une mauvaise direction ou un mauvais rythme. Empress Ki fait partie de ces dramas avec W- Two Worlds qui ont un rythme effréné. Il y a peu de pauses dans l’histoire. Tout s’enchaîne rapidement sans qu’on puisse vraiment reprendre son souffle. Ça pourrait être vu comme une erreur, quelque chose qui rend le visionnage indigeste. Ce n’est pas le cas, au contraire ça permet à l’histoire, assez conséquente, de tenir dans le format imposé, tout en maintenant en haleine le spectateur. D’autant plus que les transitions entre les arcs se font de façon plutôt fluide. Les quelques pauses dans ce rythme nous apportent les moments de respiration dont on a besoin avant de repartir pour une autre épopée.
Si ce n’est pas le bijou de rythme que peut être Children of Nobody, il demeure assez exemplaire tout de même. C’est la même chose en terme de réalisation pure et de gestion de l’image. Et je veux commencer en parlant des décors et des costumes. Ces derniers sont absolument somptueux. Et je ne parle pas uniquement des robes d’apparat ou des grands décors de palais. Que ce soit les vêtements des esclaves, des servantes, des eunuques, des soldats ou des nobles tout est absolument pensé dans les moindres détails. Bien entendu on retiendra surtout les magnifiques robes que porte Ha Ji Won ou les toges de Ji Chang Wook. Mais c’est toujours intéressant de voir que rien n’est laissé au hasard dans une production aussi dantesque. Ce n’est pas parce que quelque chose ou quelqu’un est en arrière-plan qu’il doit être laissé pour compte et c’est quelque chose que j’apprécie tout particulièrement.
Pour les décors c’est pareil. Si les scènes dans le Palais de Yuan sont magnifiques, tous les autres décors secondaires sont aussi construits pour paraître les plus authentiques possibles, tout ça dans le but qu’on puisse croire à la vie qui se trouve ici. Et je me dis que c’est la même chose avec les personnages. Il y en a beaucoup dans Empress Ki. Mais à l’exception de certains qui alourdissent l’histoire, ils ont tous leur utilité. On ne dévoile pas un décor, ni un personnage juste pour faire joli ou pour ajouter de la nouveauté. Non ce lieu, ce personnage va avoir une importance pour l’intrigue et même si on ne s’en rend pas compte tout de suite, tout finira par avoir un sens. C’est astucieux, mais c’est surtout la preuve de la maîtrise de la réalisation.
C’est une de mes marottes mais tout le monde sait à quel point je suis attaché aux couleurs dans une œuvre cinématographique ou télévisuelle. C’est quelque chose auquel j’attache beaucoup d’importance parce que pour moi elles aident à créer une ambiance et je dirais même qu’elles contribuent à porter le message et les intentions du réalisateur. On n’utilise pas des couleurs chaudes ou froides au hasard. Il faut un sens derrière tout ça. Empress Ki l’a très bien compris. On a même une opposition assez claire dans les couleurs. Deux royaumes, deux types de couleurs. La grande Dynastie des Yuan, conquérante, descendante des guerriers mongoles de Kubilai Khan (petit-fils de Gengis Khan et fondateur de la Dynastie Yuan), se retrouve affublée de couleurs chaudes : du jaune, du rouge, signes de pouvoir et d’autorité. D’impulsivité aussi. Tandis que Goryeo est plus représenté par des couleurs froides ou sombres, beaucoup de bleu, de noir, représentant une certaine sagesse mais aussi la position d’infériorité par rapport à la Dynastie Yuan.
Ce qui est intéressant c’est que ce jeu des couleurs influe sur la représentation des rôles dans la société. Le vert pour les eunuques, le violet ou le rouge pour les hommes d’État, la couleur lavande pour les servantes, l’or pour les hauts gradés de l’armée. Tout est codé, tout est hiérarchisé et ça donne également une bonne représentation de l’échelle sociale à l’époque.
C’est un drama qui est très bien réalisé à mon sens, les chorégraphies de combat sont par ailleurs très bien exécutées. Je le disais auparavant il y a juste des passages qui auraient pu ne pas avoir lieu, certaines romances en trop et certains personnages peu intéressants qui viennent apporter de la longévité mais en aucun cas de la pertinence, la plupart de ses éléments perturbateurs n’ayant d’ailleurs aucun fondement historique. Mais au-delà de ça, on ne peut pas nier que la réalisation tient debout jusqu’à la fin. Et ce en grande partie grâce aux personnages et à l’interprétation des actrices et des acteurs.

Empress Ki et sa cour : les personnages
Comme je l’ai dit plus haut, je ne vais pas parler de tout le monde et je ne vais même pas parler de la moitié des personnages principaux. Ça serait beaucoup trop long et il est plus intéressant de se faire son idée en regardant le drama soi-même. J’ai déjà parlé de Ha Ji Won je vais donc m’attarder sur les autres personnages. À commencer par les deux autres membres du trio principal : le roi de Goryeo interprété par Joo Min Jo et Ta Hwan l’Empereur des Yuan interprété par Ji Chang Wook.
Wang Yu est un personnage très droit, avec des principes, profondément dévoué à sa nation et il se dévoue corps et âme pour sa cause. Et c’est comme ça que Joo Min Jo l’interprète. C’est-à-dire légèrement rigide dans la façon de s’exprimer, ce qui est parfois assez ennuyant dans le sens où le panel de ses expressions est limité. Mais c’est le personnage qui veut ça. On le verra, là où Ta Hwan est dans l’excès, Wang Yu est dans la retenue. Il contrôle ses émotions, ses paroles également, les rares moments où il explose sont d’autant plus intenses. Joo Min Jo incarne donc parfaitement cette façade calme et posée. Personnellement Wang Yu n’est pas le personnage que je trouve le plus intéressant mais son importance dans l’histoire fait qu’il est nécessaire d’en parler. Et si je dois mettre quelque chose au crédit de l’acteur c’est son incroyable maîtrise des chorégraphies de combat qui donne quelques scènes assez spectaculaires. Au-delà de la maîtrise de ses émotions et des combats, je dois avouer que c’est un personnage avec lequel j’ai eu un peu de mal.

Je lui préfère Ta Hwan, Empereur des Yuan. Certes c’est un personnage qui a tout un panel de défauts. Mais je le trouve beaucoup plus complexe et surtout j’aime beaucoup l’évolution de ce personnage. Il passe de personnage lâche, égoïste et effrayé à un personnage bien plus élaboré au cours des intrigues. Il est grandiloquent à sa manière. Si Wang Yu est dans la retenue, Ta Hwan, lui, laisse tout sortir sans presque aucun filtre (presque car il est assez doué pour retenir les informations qui l’arrangent). Ji Chang Wook, comme à son habitude, est plutôt doué pour interpréter les personnages qui requièrent beaucoup d’expressions, les personnages qui doivent changer souvent pendant le drama. Autant dire qu’il nous régale de ses exagérations habituelles, ses grimaces et ses envolées. Il fait du Ji Chang Wook et c’est parfait pour ce rôle. Car malgré le fait que toutes ses expressions et réactions sont exacerbées elles restent maîtrisées par l’acteur et elles montrent bien comment il passe d’un garçon apeuré et traumatisé à un dirigeant fort et sûr de lui. Et c’est quelque chose que j’aime avec cet acteur c’est la façon dont il peut passer d’un état à un autre pour exprimer les pensées du personnage, sans rien dire. Et je peux vous assurer qu’il vous réserve de nombreuses surprises pendant le drama.

Mais au-delà de Seung Nyang, Ta Hwan et Wang Yu, on croise toute une pléiade de personnages tous intéressants et tous très bien interprétés. Je me répète mais une des forces de Empress Ki réside dans ses personnages. Ainsi, le trio principal va être amené à croiser plein de personnages tous différents, qu’il fréquente pendant plus ou moins longtemps, mais qui laissent tous une forte impression. Il y a par exemple le rôle de Yeom Byung Soo (Jung Woong In : I Can Hear Your Voice). C’est un soldat de Goryeo et qui, pendant tout le drama, va jouer le rôle du traître. On adore le détester et chacune de ses apparitions est généralement mauvais signe. Pourtant ce n’est pas un traître lambda. Il a des motivations, une histoire et un passé intéressants. Il n’est pas là juste pour être agaçant et Jung Woong In sait parfaitement jouer avec les cordes sensibles des spectateurs pour leur tirer bien des frissons.
Difficile aussi d’évoquer les rôles qui m’ont marqué sans parler de Tal Tal (Jin Yi Han). Tal Tal est le neveu et le conseiller d’un des grands généraux de Yuan. Lui-même un combattant c’est surtout un froid calculateur et politicien hors-pair, mais toujours avec le souci du peuple en tête. Quelque part il est du même genre que Wang Yu : calme et posé. Mais là où Joo Min Jo a un jeu plus crispé, Jin Yi Han, lui, arrive à nous véhiculer beaucoup en faisant peu. Lui non plus n’a pas le panel d’expressions le plus développé, mais ça suffit amplement. Il arrive à être touchant, froid, compatissant mais en exprimant peu de choses ce qui est une prouesse d’acteur assez forte. Et puis par son histoire et les intrigues auxquelles il prend part, il est difficile de ne pas s’attacher à un personnage comme Tal Tal.

Pour finir un autre personnage que vous allez adorer détester : Danashiri (Baek Jin Hee : Let’s Eat 3). Je ne peux pas révéler en détail le rôle que joue Danashiri dans l’histoire mais je tenais quand même à parler d’elle. Car mis à part le fait qu’elle est un des antagonistes majeurs du drama, son rôle va plus loin dans la symbolique. Vous le verrez par vous-mêmes, c’est l’archétype du destin sacrifié pour des raisons politiques. Il n’y a pas d’autres mots, Danashiri est sacrifiée pour les ambitions politiques de sa famille. Elle cherche donc un moyen de tirer profit de la situation et c’est souvent par des moyens plus horribles les uns que les autres. Mais cette histoire fait qu’elle n’est pas une simple méchante sans cœur. Elle a des raisons qui la poussent à agir ainsi et vous verrez qu’elle a plein de raisons d’agir comme elle le fait. Baek Jin Hee rend vraiment ce rôle vivant et crédible et offre également un très bon jeu dont certaines explosions dont on se souvient longtemps après. Danashiri, bien qu’insupportable, est un des personnages les plus intéressants du drama.

Conclusion
Vous l’aurez compris, Empress Ki est un drama qui m’a marqué sur bien des aspects. Que ce soit sur la vision forte des femmes qui y est dépeinte ou la réalisation à couper le souffle, j’ai vraiment passé un très bon moment. Je voudrais également faire mention honorable à la bande originale qui est de très bonne qualité et qui vient vraiment accompagner l’intrigue. Peu de choses m’ont déplu. Certes il y en a, mais sur 51 h de drama ça ne représente rien de vraiment trop important. Un conseil que je donnerais c’est de bien prendre son temps pour visionner le drama pour que ça ne soit pas trop indigeste. Sinon je ne peux que vous encourager à le voir et à le revoir et à vous plonger dans cette époque riche en aventures. Je vous remercie d’avoir lu ce coup de cœur et j’espère qu’il vous aura plu. Je vous dis à bientôt pour un nouvel article et je vous laisse avec la voix de Ji Chang Wook en attendant.
Sources images : Asian Wiki | Hancinéma