Pour être tatoueur en Corée du Sud, il est obligatoire d’avoir une licence médicale, mais les présidentielles 2022 pourraient changer la donne.
Une longue bataille pour le « tattoo »

Depuis quatre décennies, la pratique du tatouage par des personnes sans diplôme de médecine est illégale en Corée du Sud (plus d’informations dans cet article).
En 1992, le tribunal avait statué que le tatouage serait considéré comme une pratique médicale, au vu des risques élevés d’infections et de maladies en cas d’erreur de procédure. D’après l’article 27 de la loi sur les services médicaux, il est interdit au personnel non-médical de pratiquer la médecine. Pourtant, selon un rapport paru en octobre par les services de recherches du gouvernement sud-coréen, le nombre de tatoueurs en Corée du Sud est estimé à 50 000. Les sanctions encourues par ces tatoueurs peuvent atteindre jusqu’à 42 000 euros et s’accompagner de peines de prison.
Aujourd’hui, le tatouage se banalise de plus en plus en Corée du Sud, les mentalités commencent a évoluer et de nouveaux projets de loi voient le jour. En juin dernier, la députée Ryo Ho Jeong avait fait la une des journaux avec ses faux tatouages dans l’espoir de promouvoir son projet de loi et le tatouage comme une « forme d’expression de soi ».

Une potentielle nouvelle éclaircie pour les tatoueurs
Malgré son illégalité, le marché du tatouage en Corée du Sud représenterait un milliard de dollars. Les élections présidentielles coréennes auront lieu le 9 mars et plusieurs candidats en lice ont eu l’occasion de se pencher sur la question du tatouage en Corée du Sud. L’un d’entre eux, le candidat libéral Lee Jae Myung en a fait l’un de ses engagements de campagne électorale.
Le mois dernier, il a annoncé qu’il mettrait en place des licences légales pour les tatoueurs. L’expansion croissante de la popularité du tatouage coréen pourrait être bénéfique au pays. Pour le politicien qui se place en deuxième position au classement selon les sondages, il est temps de légaliser le statut des tatoueurs et alléger les conditions d’obtention de leurs licences.
Récemment, plusieurs tatoueurs esthétiques s’étaient exprimés sur des pratiques controversées, notamment par des instituts de cosmétiques qui créeraient des licences de tatouages factices dans le but d’attirer les tatoueurs.
Aujourd’hui, la Commission nationale des droits de l’homme coréenne envisage de recommander l’abolition de l’interdiction du tatouage et de mettre en place un système de licence et d’enregistrement pour les tatoueurs. Cela pourrait donner plus de poids aux autres propositions déjà soumises à l’Assemblée nationale.
Sources : Koreaherald | Japannews | Yonhap
Sources images : Alex Germany | Yonhap | Doil Oh