Juliette Morillot est une autrice et journaliste française née en 1959. Elle est une spécialiste de la Corée du Nord ainsi que de la Corée du Sud. Morillot a écrit plusieurs ouvrages dont Les orchidées rouges de Shanghai en 2001 et Les larmes bleues en 2009.
Le résumé du livre
Dans les années cinquante, sur l’ile de Sorokdo, vit dans un pensionnat une petite fille nommée Seungja. Seungja est prisonnière de cette ile où l’on interne les personnes atteintes de la lèpre. Au fil des années, Seungja ne rêve qu’à une seule chose : être libre.
Avertissements : abattage et consommation de chiens, scènes à caractère sexuel, maladie
Mon avis sur Les larmes bleues
Comme à mon habitude, j’ai découvert ce roman par hasard alors que j’en cherchais un autre. Je ne connaissais pas du tout l’autrice, Juliette Morillot, spécialiste des Corée. Je me suis donc décidée à acheter ce livre qui traite d’une partie peu connue de l’histoire coréenne : la propagation de la lèpre également appelée la maladie de Hansen.
Sous l’occupation japonaise, l’ile de Sorokdo a été désignée comme station de quarantaine et une léproserie y a été construite en 1916, lorsque la lèpre a commencé à se répandre au Japon et en Corée du Sud. Après la Seconde Guerre mondiale, le jeune gouvernement coréen a continué d’utiliser Sorokdo pour isoler les malades de la lèpre jusqu’en 1991. Les conditions d’internement étaient très dures (stérilisations forcées, maltraitances, insultes…) et elles sont bien retranscrites dans le roman de Morillot. Depuis 2009, il est possible de se rendre sur l’ile grâce à un pont.
Dans le roman Les larmes bleues, l’héroïne, appelée Seungja, est selon moi une jeune fille courageuse et téméraire. Elle a la volonté de s’en sortir et d’effacer cette étiquette de fille de lépreuse. Elle embarque alors dans un voyage initiatique qui m’a fait immédiatement penser au roman picaresque espagnol La vie de Lazarillo Del Tormes, publié au XVIe siècle pendant le Siècle d’Or espagnol. Petit à petit, Seungja s’affirme et cherche à se construire une nouvelle vie, une nouvelle identité. Notre héroïne passe de protecteur en protecteur et vit de nombreuses péripéties, plus ou moins bonnes.
Le sujet de la viande de chien est présent dans environ un tiers du roman. Ce sont des passages difficiles qui m’ont beaucoup marquée mais si réalistes de l’époque. L’autrice nous informe à la fin du roman des pratiques des bouchers de chien en Corée du Sud.
Il y a tellement de beauté dans ce texte mais également énormément de violence. Ce livre m’a fendu le cœur à plusieurs reprises. J’ai vraiment adoré ce roman qui m’a tellement touchée et appris. Je suis juste un peu déçue de la fin qui était pourtant prévisible. Je vous le recommande chaudement, surtout si vous voulez en apprendre davantage sur la lèpre en Corée du Sud.
Je vous conseille également le livre Les délices de Tokyo de Durian Sukegawa qui a plusieurs liens avec Les larmes bleues.
Où trouver Les larmes bleues ?
Morillot, J. (2009), Les larmes bleues, Plon. 19 € 90 ISBN : 978-2-259-19820-2
En savoir plus sur Sorokdo
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’ile de Sorokdo et son histoire, je vous invite à consulter les liens suivants :