Ces 18 et 24 octobre a été annoncée la présence de l’autrice sud-coréenne Han Kang parmi les finalistes des prix Femina et Médicis étrangers, pour son roman Impossibles adieux.
Han Kang, une autrice sud-coréenne reconnue internationalement
Les hiboux ont déjà eu l’occasion de vous parler de Han Kang, autrice de Leçons de grec et de Celui qui revient. En plus d’être extrêmement populaire dans son pays, cette autrice née en 1970 à Gwangju est également l’une des personnalités littéraires sud-coréennes les plus reconnues à l’international : en 2016, elle a remporté le prix international Man Booker pour son roman La Végétarienne.
Impossibles adieux nommé aux prix littéraires Femina et Médicis
Pour les néophytes du monde de la littérature française, les prix Femina et Médicis font partie des récompenses les plus prestigieuses que les auteurs peuvent recevoir, tels que le prix Goncourt par exemple.
Le prix Femina a justement été créé en 1904 avec pour but de répondre à la misogynie du prix Goncourt (qui ne récompensera aucune femme avant 1944). Le prix est attribué chaque année par un jury exclusivement féminin. Le prix Femina étranger a vu le jour en 1985. Avant Han Kang, les écrivains sud-coréens Lee Seung U et Hwang Sok Yong ont déjà été candidats à cette récompense.
Le prix Médicis a quant à lui été instauré en 1958, dans l’objectif de récompenser un auteur débutant ou ne bénéficiant pas d’une notoriété à la hauteur de son talent. À partir de 1970, le prix Médicis étranger a été attribué chaque année à un roman étranger publié en français dans l’année. Si Han Kang est nommée pour la seconde fois à ce prix, il n’a jamais été remporté par un auteur asiatique.
Impossibles adieux, un roman sur une période sombre de l’Histoire coréenne
Publié en août dernier aux éditions Grasset, Impossibles adieux se concentre sur le massacre subi par les civils sur l’île de Jeju en 1948, du point de vue de trois femmes.
Pour vous remettre en contexte, le 3 avril 1948, le gouvernement coréen avait réprimé les habitants de l’île, considérés comme des communistes parce qu’ils s’opposaient à la domination militaire des États-Unis et étaient en faveur de la « réunification » de la péninsule. Cet événement est connu sous le nom de « soulèvement de Jeju ». Près de 30 000 civils, soit 10 % de la population insulaire, auraient alors perdu la vie.
Une reconnaissance internationale de l’œuvre de Han Kang
Les lauréats des prix Femina et Médicis seront annoncés ces 6 et 9 novembre. Les nominations de Han Kang marquent déjà une reconnaissance de son travail et de la qualité de la littérature sud-coréenne. Mais dans la mesure où cette reconnaissance ne serait qu’amplifiée par une victoire de Han Kang, nous lui souhaitons bonne chance !
Sources : Agence de presse Yonhap | The Korea Herald
Source image : The New York Times