Après vous avoir fait découvrir la carrière de l’acteur Cho Seung Woo le mois dernier, l’article d’aujourd’hui vous propose une sélection de ses rôles marquants, aussi bien sur scène qu’à la télévision ou au cinéma.
Je vous vois venir. Cho Seung Woo le mois dernier, Cho Seung Woo cette semaine avec Divorce Attorney Shin, et Cho Seung Woo aujourd’hui encore. Mais comme le dit l’adage : « quand on aime, on ne compte pas ». De plus, sa carrière riche et longue permet d’offrir un panel large de contenus souvent méconnus du public français.
Car avec plus de vingt ans de carrière et une présence dans trois grandes industries du divertissement coréen, l’acteur a sauté de genre en genre pour s’offrir une filmographie éclectique, attirant ainsi les regards curieux de tous horizons : que vous soyez fan ou non de l’acteur, il y a au moins une œuvre qui pourra vous intéresser.
Notez tout de même : je n’ai pas (encore) vu l’intégralité de la filmographie de Cho Seung Woo, il est donc possible qu’un titre que vous estimez avoir sa place dans ce top y soit absent, car je ne l’ai tout simplement pas vu. Quant aux comédies musicales, malgré leur disponibilité réduite en dehors du sol coréen, il me semblait inconcevable de ne pas les inclure tant elles font partie intégrante de sa carrière. Leur présence sera donc basée sur des extraits disponibles et trouvables en ligne, parfois conséquents, parfois plus courts en prenant en compte la voix, l’interprétation et la comparaison avec d’autres acteurs dans le même rôle (si vous ne le saviez peut-être pas encore, j’ai une passion un peu trop débordante pour les comédies musicales).
Les rôles de Cho Seung Woo à voir absolument
Marathon (film)

- Titre original : 말아톤
- Année de sortie : 2005
- Durée : 117 minutes
- Genre : Drame
- Synopsis : Atteint du trouble de l’autisme, Cho Won vit seul avec sa mère et son frère. Si sa mère lui impose un emploi du temps bien organisé, le jeune homme ne rêve que d’une chose : participer à un marathon et le finir.
Pourquoi ? Si Cho Seung Woo avait commencé à se faire un nom en jouant avec des réalisateurs très prisés comme Im Kwon Taek, ou en pleurant son amour tragique pour Son Ye Jin dans The Classic, Marathon est le film qui le place définitivement comme un acteur qui compte, une étoile montante de Chungmuro (l’équivalent coréen d’Hollywood) qu’on voit aller très loin. Son interprétation de Cho Won, jeune homme autiste qui ne trouve la paix qu’en courant, est juste, nous happant dans sa course folle et serrant nos cœurs dans ses peines tandis qu’il les rend légers dans les joies. Inspiré de faits réels, l’acteur s’est surtout rapproché du coureur en question (Bae Hyeong Jin), pour toujours rester fidèle à son inspiration et ne tomber ni dans la caricature ni dans l’approximation. Marathon est un film tendre et touchant où les relations complexes et parfois contradictoires entre parents et enfants sont aussi mises en lumière.
Jekyll & Hyde (comédie musicale)

- Année de création : 1990 (aux États-Unis)
- Nombre de participation : 5 (2004-2005, 2006, 2010-2011, 2014-2015, 2018-2019)
- Genre : Gothique
- Synopsis : Adaptation en comédie musicale du roman L’Étrange Cas du Docteur Jekyll et M. Hyde de Robert Louis Stevenson.
Pourquoi ? La raison est plutôt simple : c’est LE rôle qui l’a propulsé en haut des planches de Corée du Sud. S’il est un rôle iconique de sa carrière musicale, c’est bien celui-là. D’autant que le tour de force des premières productions (tenir un double rôle très exigeant à tout juste 24 ans) est bluffant. Entre sa voix pleine de ténor, presque suave, pour Henry Jekyll et ses gestes doux ; et sa voix rugueuse, plus sauvage, pour Edward Hyde et ses mouvements brusques et maniaques, le contraste est saisissant. Il est certes vrai qu’il a su trouver un juste équilibre entre les deux personnages, surtout d’un point de vue vocal, et leur apporter de la nuance avec les années, je vous invite cependant à regarder la version de 2004, télévisée dans un format raccourci sur KBS et assez facilement trouvable sur votre plateforme de vidéos préférée. Sa jeunesse, dont certains étaient sceptiques à l’époque, devient une force pour proposer une interprétation revisitée du personnage, et son Alive (Reprise) reste parmi les meilleurs que j’ai pu voir ou entendre parmi la longue liste d’acteurs ayant prêté leurs traits à ce classique de la comédie musicale gothique.
Tazza: The High Rollers (film)

- Titre original : 타짜
- Année de sortie : 2006
- Durée : 139 minutes
- Genres : Crime, comédie, drame, suspense
- Synopsis : Kim Goni, un jeune homme au chômage, se fait arnaquer au jeu de Godori. Flairant qu’on peut se faire de l’argent facilement, il demande à un maître du Godori de lui apprendre tous les moindres secrets du jeu et tous ses tours de passe-passe. Mais plus les sommes récupérées sont élevées, plus la triche et les enjeux se révèlent dangereux.
Pourquoi ? Goni est plutôt antipathique durant une partie du film. C’est un voyou et un vaurien qui n’hésite pas à voler sa propre famille pour miser son argent dans un jeu qu’il ne maîtrise même pas. Pourtant, avec son visage d’ange et sa confiance parfois juvénile, il n’en reste pas moins attachant. Si ses objectifs semblaient bien futiles au début, comme un juste retour de son manque de jugement, on se prend finalement au jeu, au gré des tricheries et du bluff. Et Tazza, c’est aussi une ambiance, un style rappelant Ocean’s Eleven par moment, aussi bien dans son sujet que dans son casting cinq étoiles : Cho Seung Woo, Kim Hye Soo (Under The Queen’s Umbrella), Yoo Hae Jin (The Owl) ou encore Kim Yoon Seok (Escape From Mogadishu), excusez du peu. Si le film a quelques longueurs, il a marqué ses acteurs et le public coréen : une adaptation en drama et deux suites sur grand écran verront le jour. Tazza est de ces films qu’il est toujours intéressant de regarder pour son impact à sa sortie et son divertissement qui tient en haleine.
Perfect Game (film)

- Titre original : 퍼펙트 게임
- Année de sortie : 2011
- Durée : 127 minutes
- Genres : Sport, drame
- Synopsis : Alors que Choi Dong Won des Lotte Giants de Busan et Sun Dong Yeol des Haitai Tigers de Gwangju se livrent une lutte sans merci pour le titre de meilleur lanceur de la ligue de baseball coréenne depuis plusieurs années, leurs deux équipes se rencontrent pour un match au sommet le 16 mai 1987 où rivalités personnelles et régionales sont à leur paroxysme.
Pourquoi ? Je ne saurais expliquer exactement pourquoi, mais ce film m’a touchée bien plus que je ne l’aurais imaginé. Peut-être est-ce son sujet : un film de sport sur fond d’amitié devenue rivalité où aucun des protagonistes ne veut abandonner ou montrer la moindre faiblesse. Peut-être est-ce sa musique : efficace, toute en cordes et batteries, rappelant les illustres compositions de Bill Conti pour les films Rocky. Ou peut-être est-ce ses petites histoires s’inscrivant autour, à taille humaine, celles qui font toujours les grandes. Ou bien encore ses valeurs sportives, où combativité et solidarité finissent par effacer – au moins un instant – les barrières des rivalités sportives et régionales. Toujours est-il que j’en suis sortie à coup de larmes après une immersion réussie dans ce match historique de baseball (et pourtant je n’y comprends pas grand-chose) où prise de vue et images d’archives se superposent pour nous inviter nous aussi dans les gradins. Si Perfect Game n’est pas un film pour concurrencer les deux autres cités précédemment, il tient cependant une place chère dans mon cœur.
Life (drama)

- Titre original : 라이프
- Année de diffusion : 2018
- Chaîne de diffusion : JTBC
- Nombre d’épisodes : 16
- Genres : Drame, médical
- Disponibilité : Netflix
- Synopsis : Dans un hôpital qui vient récemment de se faire racheter par un groupe privé, deux visions de la santé s’opposent : soigner sans condition, comme le veut le serment d’Hippocrate, et la dure réalité des chiffres et de la rentabilité.
Pourquoi ? Voilà un titre qui va peut-être surprendre certains et certaines d’entre vous. Toutefois, Life est pour moi un très bon drama, trop souvent méconnu ou mal-aimé. Écrit par Lee Soo Yeon (Stranger), le drama médical, qui n’en est pas vraiment un, brille par ses dialogues et ses personnages complexes. Personne n’est véritablement l’antagoniste malgré les apparences, il est simplement question de deux visions de l’hôpital qui s’opposent, où chacun a ses forces et ses faiblesses. Si la distribution dans son ensemble offre une prestation de qualité, comme Moon So Ri (Seoul Vibe) ou Lee Kyu Hyun (Big Bet), la performance de Cho Seung Woo, « seulement » second premier rôle masculin, éclipse le reste et fait pâlir les efforts de Lee Dong Wook. Vous aurez soit envie de secouer Gu Seung Hyo, soit envie de lui donner sa chance. Ou les deux. Life n’est pas nécessairement tout public, car il est de ces dramas où le spectateur a besoin d’avoir l’expérience des séries coréennes, nombreuses et aux qualités diverses, afin de l’apprécier à sa juste valeur.
Mentions honorables
Avant de passer au dernier titre de ce top, j’aimerais m’arrêter un instant sur quelques œuvres qui auraient pu se trouver ici mais qui, soit par compétition, soit par manque de contenu disponible, n’ont pu se retrouver dans la liste.
J’aimerais d’abord mentionner les comédies musicales Man of La Mancha et Hedwig. Avec respectivement quatre et cinq productions à son actif, ces rôles font définitivement partie intégrante de son répertoire. Si l’on peut regretter que les comédies musicales coréennes soient encore moins disponibles en dehors de la scène que leurs homologues anglophones ou françaises (malgré des efforts notables et appréciés grâce à la plateforme MetaTheater), cette seule excuse ne peut exclure ces deux œuvres de cet article. Et à la façon d’un Don Quichotte, pouvoir admirer Cho Seung Woo sur scène devient comme un rêve, une étoile que l’on espère accessible.


Il y a aussi le film The Classic, déjà nommé plus haut. Si vous aimez les histoires d’amour aux grands élans de sentiments saupoudrées de tragédie, ce film vaut le détour.
Enfin, si Cho Seung Woo n’a pas autant de dramas à son actif que d’autres, les genres sont souvent différents de sorte que vous puissiez peut-être trouver votre bonheur. En cela, Horse Doctor, pour les plus déterminés et assidus d’entre vous, pourrait peut-être vous intéresser. Drama-fleuve historique de cinquante épisodes, son personnage attachant (quoiqu’un peu niais parfois), dans une production qui rappelle les longues fresques historiques télévisuelles qu’on ne fait plus, pourra donner un peu de nostalgie aux fans invétérés du genre.


Cho Seung Woo dans….

Stranger (drama)
- Titre original : 비밀의 숲
- Année de diffusion : 2017 (saison 1), 2020 (saison 2)
- Chaîne de diffusion : tvN
- Nombre d’épisodes : 16 (saison 1) & 16 (saison 2)
- Genres : Drame, suspense
- Disponibilité : Netflix
- Synopsis : Dans un système judiciaire souvent corrompu, Hwang Si Mok, procureur du bureau de Séoul, et Han Yeo Jin, inspectrice de police, mènent une enquête conjointe dans une mystérieuse affaire de meurtre qui cache de graves secrets au sein de leur organisation respective.
Pourquoi ? Que dire ? Si vous me lisez, vous devez commencer à comprendre tout l’amour que je porte à ce drama. Il fait partie de mes dramas coréens favoris, s’il n’est pas tout en haut de la liste. Bien sûr, tout ne tient pas à Cho Seung Woo, mais il fait partie d’un tout. Un engrenage bien huilé qui nous pousse au bout de notre siège, à tenter de démêler tous les éléments de l’enquête et les liens qui unissent les personnages. Qu’il s’agisse de sa mise en scène, sa musique, son histoire ou ses personnages qui nous questionnent et nous font réfléchir, Stranger présente un fond et une forme élégants, qui s’apprécient d’autant plus au second et troisième visionnage (et plus encore !). Quant au personnage de Cho Seung Woo, Hwang Simok, un premier rôle masculin froid qui montre peu d’émotions, on a rarement fait mieux pour lui insuffler une humanité et une complexité sans user de ressorts narratifs déjà vus des centaines de fois. En somme, si vous n’avez pas encore vu Stranger, je vous envie presque de pouvoir le découvrir pour la première fois.
C’est ainsi que se conclut ce « cycle » Cho Seung Woo, en espérant vous avoir donné envie de (re)voir d’autres titres de sa filmographie.
Sources : Han Cinema (1) (2) (3) (4) (5) | The Musical
Sources vidéos : KoBiz | OD Company | 5 Points Pictures | Lotte Entertainment | JTBC Drama | tvN Drama